Où sont les femmes...
Chez Bergman, dans le temps, et un peu comme le "jeune Godard" on a pu avoir l'impression de les y découvrir.
Godard "croyait que le cinéma serait éternel parce que lui se croyait éternel au début. C'est un sentiment bien humain que d'espérer que son art meure avec soi, qu'on soit le dernier de son art. Voilà une présomption qui ne peut toucher l'écrivain : moi je suis sûr que la littérature continuera après moi. C'est ce qui a pu faire croire que le cinéma, comme le jazz toujours, étaient des arts mineurs. Quelle chance pour Godard de se penser fermeur du cinéma, gentleman-fermeur ! De fermeur à tueur il n'y a qu'un coup de feu. Pour Dominique de Roux, qui espérait beaucoup en Godard, c'est bien le tueur du cinéma. Dominique disait encore plus justement : "Le ver est dans son propre fruit." C'est assez bien vu. A force d'avoir voulu détruire le cinéma, le cinéma est mort, alors on assiste aux larmes sincères et désolées, regardez-le bien : il a tout à fait l'attitude du gosse penaud qui a cassé son jouet. "Je ne voulais pas la mort du cinéma !" Trop tard...
Tout ce qui lui reste à faire c'est de recoller les morceaux. Ce sont les derniers films de Godard. Réussis une fois sur deux." (M.-E. Nabe, 1989)
"Je me retrouve à parler de Godard alors que ça devrait être le contraire ! Avec son snobisme, c'est impossible. C'est justement ce qui va mal : les jeunes artistes sont obligés d'y aller de leurs petites dettes envers les "maîtres" qui ont proclamé en leur temps l'iconoclastie !
Que Godard ne me connaisse pas est dommage pour la culture française d'aujourd'hui ! Qu'il ne nous fasse pas ensuite le coup de la communication. Il est toujours à se plaindre que les gens ne se parlent pas, mais avec sa peur méprisante il préfère aller s'humilier devant "Marguerite", selon les rites de sa classe, bâiller devant la grande soeur maternaliste qui sait tout. Il a tellement peur de l'écriture ! Il est si complexé par ça ! Tant pis pour lui. Il croit que ça suffit de prendre les Rita Mitsouko, sans les utiliser, dans son dernier film pour être à jour avec notre époque et en même temps il va se réchauffer dans les jupes de la ringardissime Duras.
Laissons-les se branler ! Godard - l'oeuvre de Godard - vaut mieux que ça, mais il ne le sait pas."
Le maître et l'héritier faisant le paon devant l'art dubitatif ?
"Mon drame, c'est que j'ai toujours tout osé dire aux femmes. D'où vestes et camouflets. Mais aussi bonnes surprises et même - disons-le, extases. J'ai osé leur dire qu'elles manquaient principalement de panache et que les trente années de féminisme "libérateur" qu'elles venaient de vivre les avaient encagées plus encore que les deux mille ans de machisme précédents. En leur donnant ce qu'elles croyaient vouloir (une femme sait-elle vraiment ce qu'elle veut ?), on leur a enlevé le désir de tout. Les hommes, culpabilisés, se trouvent face à des multitudes d'infibulées de la passion, des excisées du délire d'aimer, toujours plus revêches et frustrées. J'ai osé leur dire qu'elles puaient l'impuissance et que, à force de jouer aux pimbêches bêcheuses, les femmes allaient finir à la casse comme de vieilles voitures fatiguées. A qui la faute ? A la psychanalyse d'abord, à la féminisation des abrutis qui leur servent d'hommes ensuite. C'est-à-dire à tous ceux qui n'osent plus dire que la plupart d'entre elles, par idéologisation de leur sexualité, ont renoncé à jouir et surtout à faire jouir. Pour moi, les seules femmes respectables aujourd'hui plus que jamais, sont les putains. Je les aime toutes comme des saintes et je suis leur ange gardien. Il n'y a plus qu'en elles que résident un espoir, une délivrance, un sens de la tragédie qui revilisera les hommes s'ils ont encore l'honnêteté d'aller vers elles. Je prépare un livre sur les femmes, sorte d'écrin pulpeux dont l'apologie de la prostitution sera le bjou, quelque chose comme le clitoris précieux d'un sexe en voie de disparition." (M.-E. Nabe, "La femme est un con", 1998)
"La France d’avant 14 et d’après 14, c’est différent. Avant 14, c’est des somnambules, après c’est des analystes. Alors ils tombent dans la série Sartre, Camus… Ils croient qu’il vaut mieux “ penser ” ! Tandis qu’en 14, il y avait un devoir, et on le faisait. (…) Il y avait la vertu. Les femmes étaient vertueuses, les hommes étaient braves et travailleurs. Sans ça, c’étaient des monstres. Il y avait la putain, il y avait le bordel, on l’a supprimé aujourd’hui… (...) “ La civilisation de l’Europe tient sur un trépied : un pied c’est le bistrot, l’autre l’église et le troisième le bordel ! ” Evidemment, un trépied, ça tient ! On a supprimé le bordel, maintenant tout tombe ! (…) Il n’y a pas de bordel ! Comme ça on ne respecte plus nos femmes, nos filles…" (L.-F. Céline, 1957 ; la phrase en italiques est attribuée par lui à des amis sud-américains.)
Godard "croyait que le cinéma serait éternel parce que lui se croyait éternel au début. C'est un sentiment bien humain que d'espérer que son art meure avec soi, qu'on soit le dernier de son art. Voilà une présomption qui ne peut toucher l'écrivain : moi je suis sûr que la littérature continuera après moi. C'est ce qui a pu faire croire que le cinéma, comme le jazz toujours, étaient des arts mineurs. Quelle chance pour Godard de se penser fermeur du cinéma, gentleman-fermeur ! De fermeur à tueur il n'y a qu'un coup de feu. Pour Dominique de Roux, qui espérait beaucoup en Godard, c'est bien le tueur du cinéma. Dominique disait encore plus justement : "Le ver est dans son propre fruit." C'est assez bien vu. A force d'avoir voulu détruire le cinéma, le cinéma est mort, alors on assiste aux larmes sincères et désolées, regardez-le bien : il a tout à fait l'attitude du gosse penaud qui a cassé son jouet. "Je ne voulais pas la mort du cinéma !" Trop tard...
Tout ce qui lui reste à faire c'est de recoller les morceaux. Ce sont les derniers films de Godard. Réussis une fois sur deux." (M.-E. Nabe, 1989)
"Je me retrouve à parler de Godard alors que ça devrait être le contraire ! Avec son snobisme, c'est impossible. C'est justement ce qui va mal : les jeunes artistes sont obligés d'y aller de leurs petites dettes envers les "maîtres" qui ont proclamé en leur temps l'iconoclastie !
Que Godard ne me connaisse pas est dommage pour la culture française d'aujourd'hui ! Qu'il ne nous fasse pas ensuite le coup de la communication. Il est toujours à se plaindre que les gens ne se parlent pas, mais avec sa peur méprisante il préfère aller s'humilier devant "Marguerite", selon les rites de sa classe, bâiller devant la grande soeur maternaliste qui sait tout. Il a tellement peur de l'écriture ! Il est si complexé par ça ! Tant pis pour lui. Il croit que ça suffit de prendre les Rita Mitsouko, sans les utiliser, dans son dernier film pour être à jour avec notre époque et en même temps il va se réchauffer dans les jupes de la ringardissime Duras.
Laissons-les se branler ! Godard - l'oeuvre de Godard - vaut mieux que ça, mais il ne le sait pas."
Le maître et l'héritier faisant le paon devant l'art dubitatif ?
"Mon drame, c'est que j'ai toujours tout osé dire aux femmes. D'où vestes et camouflets. Mais aussi bonnes surprises et même - disons-le, extases. J'ai osé leur dire qu'elles manquaient principalement de panache et que les trente années de féminisme "libérateur" qu'elles venaient de vivre les avaient encagées plus encore que les deux mille ans de machisme précédents. En leur donnant ce qu'elles croyaient vouloir (une femme sait-elle vraiment ce qu'elle veut ?), on leur a enlevé le désir de tout. Les hommes, culpabilisés, se trouvent face à des multitudes d'infibulées de la passion, des excisées du délire d'aimer, toujours plus revêches et frustrées. J'ai osé leur dire qu'elles puaient l'impuissance et que, à force de jouer aux pimbêches bêcheuses, les femmes allaient finir à la casse comme de vieilles voitures fatiguées. A qui la faute ? A la psychanalyse d'abord, à la féminisation des abrutis qui leur servent d'hommes ensuite. C'est-à-dire à tous ceux qui n'osent plus dire que la plupart d'entre elles, par idéologisation de leur sexualité, ont renoncé à jouir et surtout à faire jouir. Pour moi, les seules femmes respectables aujourd'hui plus que jamais, sont les putains. Je les aime toutes comme des saintes et je suis leur ange gardien. Il n'y a plus qu'en elles que résident un espoir, une délivrance, un sens de la tragédie qui revilisera les hommes s'ils ont encore l'honnêteté d'aller vers elles. Je prépare un livre sur les femmes, sorte d'écrin pulpeux dont l'apologie de la prostitution sera le bjou, quelque chose comme le clitoris précieux d'un sexe en voie de disparition." (M.-E. Nabe, "La femme est un con", 1998)
"La France d’avant 14 et d’après 14, c’est différent. Avant 14, c’est des somnambules, après c’est des analystes. Alors ils tombent dans la série Sartre, Camus… Ils croient qu’il vaut mieux “ penser ” ! Tandis qu’en 14, il y avait un devoir, et on le faisait. (…) Il y avait la vertu. Les femmes étaient vertueuses, les hommes étaient braves et travailleurs. Sans ça, c’étaient des monstres. Il y avait la putain, il y avait le bordel, on l’a supprimé aujourd’hui… (...) “ La civilisation de l’Europe tient sur un trépied : un pied c’est le bistrot, l’autre l’église et le troisième le bordel ! ” Evidemment, un trépied, ça tient ! On a supprimé le bordel, maintenant tout tombe ! (…) Il n’y a pas de bordel ! Comme ça on ne respecte plus nos femmes, nos filles…" (L.-F. Céline, 1957 ; la phrase en italiques est attribuée par lui à des amis sud-américains.)
Libellés : A. Camus, Bergman, Céline, clitorisation, de Roux, Duras, E. Dahlbeck, G. Björnstrand, G. Lindblom, Godard, H. Andersson, I. Thulin, Nabe, Rita Mitsouko, Sartre
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