Pleurons un peu avec les fascistes visionnaires.
Paru en 1960 chez Fasquelle, Le Romantisme fasciste de Paul Sérant étudie les positions de six écrivains français durant l'Occupation : Chateaubriant, Bonnard, Céline, Drieu, Rebatet et Brasillach. J'en extrais quelques citations pour l'édification des jeunes et des moins jeunes.
Bernanos : "La Chrétienté a fait l'Europe. La Chrétienté est morte. L'Europe va crever, quoi de plus simple ?" (Les Grands cimetières sous la lune, 1938, p. 155, cité ici p. 285).
Céline, sur les Français : "Ils veulent rester carnes, débraillés, pagayeux, biberonneux, c'est tout. Ils ont pas un autre programme. Ils veulent revendiquer partout, en tout et sur tout et puis c'est marre. C'est des débris qu'ont des droits. Un pays ça finit en « droits », en droits suprêmes, en droits à rien, en droits à tout, en droits de jaloux, en droits de famine, en droits de vent." (Les beaux draps, 1941, p. 49, cité ici p. 194)
Drieu : "La France a acquis une dimension de rêvasserie extraordinaire. Elle rêve encore. Elle rêve sur les Allemands qui sont là, sur les Anglais qui n'y sont pas, sur les Russes et les Américains qui sont au diable. Hier, quand les Anglais étaient là, elle ricanait… Aujourd'hui, elle les aime puisqu'ils sont redevenus un objet de rêve. Elle se crispe contre les Allemands, et Dieu sait que si demain les Anglais, les Américains revenaient… Dieu sait comme nous les aimions en 1918. C'est la même chose dans la politique intérieure : molle guerre civile où nous nous défendions indéfiniment. Beaucoup d'antifascistes et d'anticommunistes, peu de communistes et de fascistes - des vrais. Nous feignons d'aimer quelque chose surtout pour mieux craindre et détester la chose d'en face. De là les lamentables échecs du 6 février 1934 et des journées de juin 1936." (p. 173, il s'agit si ma mémoire ne me trahit pas d'un article paru durant l'Occupation). Drieu le dit explicitement : il y a en France plus d'antifascistes et d'anticommunistes que de fascistes et de communistes (cité p. 286). Je vous laisse faire les parallèles avec les « fascistes », les antifascistes, les musulmans et les « islamophobes » d'aujourd'hui.
Un dialogue Sérant / Drieu pour finir, les guillemets n'étant pas toujours d'une grande clarté, je n'en peux mais, P. Sérant a été un peu approximatif sur le coup :
"Quant à la France… Drieu est chaque semaine plus sombre, plus amer au sujet de son avenir. Rappelant le reproche de ceux qui lui disaient en 1940 : « On ne fait pas une révolution sous le regard de l'occupant », il s'écrie avec véhémence : mais la France est occupée depuis des années et des années ! Elle l'était en 1871, elle l'était quand Drumont écrivait La France juive, elle l'était pendant la guerre de 1914, par trois millions d'Allemands et par quatre millions d'alliés divers, elle n'a cessé de l'être par trois ou quatre millions d'étrangers, elle l'a été par les Juifs, par les Allemands, les Anglais, les Américains, les Russes… « La France sera occupée demain, comme elle l'est aujourd'hui. Les Anglais et les Américains ont annoncé à tous les échos du monde qu'ils occuperaient l'Europe, toute l'Europe, longtemps. D'abord pour la conquérir, ensuite pour l'organiser, ensuite pour la garder ; et sans doute aussi pour la défendre… contre les Russes. Et ce qui ne sera pas occupé par les Anglais et les Américains le sera par les Russes. Qui sait… par les Chinois. » De Gaulle lui-même s'est trouvé dans l'obligation de commencer sa révolution en Algérie sous l'oeil des alliés : « Allié » ou « ennemi », l'occupant est toujours un occupant. »" (Article "Fatalité française" paru dans Révolution nationale le 31 juillet 1943, cité ici p. 215.)
Même dans la « qualité » de ses occupants, la France baisse. On peut toujours décliner...
Bernanos : "La Chrétienté a fait l'Europe. La Chrétienté est morte. L'Europe va crever, quoi de plus simple ?" (Les Grands cimetières sous la lune, 1938, p. 155, cité ici p. 285).
Céline, sur les Français : "Ils veulent rester carnes, débraillés, pagayeux, biberonneux, c'est tout. Ils ont pas un autre programme. Ils veulent revendiquer partout, en tout et sur tout et puis c'est marre. C'est des débris qu'ont des droits. Un pays ça finit en « droits », en droits suprêmes, en droits à rien, en droits à tout, en droits de jaloux, en droits de famine, en droits de vent." (Les beaux draps, 1941, p. 49, cité ici p. 194)
Drieu : "La France a acquis une dimension de rêvasserie extraordinaire. Elle rêve encore. Elle rêve sur les Allemands qui sont là, sur les Anglais qui n'y sont pas, sur les Russes et les Américains qui sont au diable. Hier, quand les Anglais étaient là, elle ricanait… Aujourd'hui, elle les aime puisqu'ils sont redevenus un objet de rêve. Elle se crispe contre les Allemands, et Dieu sait que si demain les Anglais, les Américains revenaient… Dieu sait comme nous les aimions en 1918. C'est la même chose dans la politique intérieure : molle guerre civile où nous nous défendions indéfiniment. Beaucoup d'antifascistes et d'anticommunistes, peu de communistes et de fascistes - des vrais. Nous feignons d'aimer quelque chose surtout pour mieux craindre et détester la chose d'en face. De là les lamentables échecs du 6 février 1934 et des journées de juin 1936." (p. 173, il s'agit si ma mémoire ne me trahit pas d'un article paru durant l'Occupation). Drieu le dit explicitement : il y a en France plus d'antifascistes et d'anticommunistes que de fascistes et de communistes (cité p. 286). Je vous laisse faire les parallèles avec les « fascistes », les antifascistes, les musulmans et les « islamophobes » d'aujourd'hui.
Un dialogue Sérant / Drieu pour finir, les guillemets n'étant pas toujours d'une grande clarté, je n'en peux mais, P. Sérant a été un peu approximatif sur le coup :
"Quant à la France… Drieu est chaque semaine plus sombre, plus amer au sujet de son avenir. Rappelant le reproche de ceux qui lui disaient en 1940 : « On ne fait pas une révolution sous le regard de l'occupant », il s'écrie avec véhémence : mais la France est occupée depuis des années et des années ! Elle l'était en 1871, elle l'était quand Drumont écrivait La France juive, elle l'était pendant la guerre de 1914, par trois millions d'Allemands et par quatre millions d'alliés divers, elle n'a cessé de l'être par trois ou quatre millions d'étrangers, elle l'a été par les Juifs, par les Allemands, les Anglais, les Américains, les Russes… « La France sera occupée demain, comme elle l'est aujourd'hui. Les Anglais et les Américains ont annoncé à tous les échos du monde qu'ils occuperaient l'Europe, toute l'Europe, longtemps. D'abord pour la conquérir, ensuite pour l'organiser, ensuite pour la garder ; et sans doute aussi pour la défendre… contre les Russes. Et ce qui ne sera pas occupé par les Anglais et les Américains le sera par les Russes. Qui sait… par les Chinois. » De Gaulle lui-même s'est trouvé dans l'obligation de commencer sa révolution en Algérie sous l'oeil des alliés : « Allié » ou « ennemi », l'occupant est toujours un occupant. »" (Article "Fatalité française" paru dans Révolution nationale le 31 juillet 1943, cité ici p. 215.)
Même dans la « qualité » de ses occupants, la France baisse. On peut toujours décliner...