samedi 21 novembre 2015

La guerre est dangereuse pour la santé et doit être consommée avec modération. - Ton deuil national et ton état d'urgence dans ton cul, salope ! (II)

Rêver plus traître - Détruisons plus grand...


Je me souviens d'une interview où cet homme si souriant et poli disait qu'il voulait être "ami avec tout le monde", ce qui m'avait tout de suite frappé comme un bel exemple de l'état d'esprit du mafieux qui sait qu'il a la main, que cela peut coûter cher de ne pas être son ami… Il faut toujours préférer les ordures bien de chez nous aux ordures venues d'ailleurs.


"Voilà qui nous amène à l'Islam. Allons-y franchement : il faut à la fois accepter le fait que l'Islam soit une religion, et assumer que c'est une religion de peu de valeur intellectuelle - sauf bien sûr pour les convertis occidentaux qui y apportent leur savoir occidental avec eux."

Je vous ai laissé la dernière fois sur cette phrase. Cette deuxième partie d'un texte qui est censé en comprendre trois va donc être consacrée à l'Islam. Ceci appelle, je n'avais pas assez insisté là-dessus dans mon premier jet, d'où des difficultés de rédaction que je vous épargne, ceci appelle quelques précisions d'ordre méthodologique.

Tout d'abord, on ne peut parler de l'Islam dans l'optique qui est la nôtre en oubliant :

1/ qu'il y a au moins 5 millions de musulmans, principalement d'arabes musulmans, dans ce qui est officiellement le territoire français ;

2/ que la France bombarde et tue, à l'étranger, des hommes et des femmes qui pour certains font partie de la force armée qui a revendiqué les attentats du vendredi 13 - des musulmans. La France a aussi ces dernières années bombardé et tué de nombreux musulmans qui ne faisaient pas partie de cette force armée, faisant en ces occasions bien plus de morts que ceux que nous avons pu compter la semaine dernière ;

3/ que des arabes musulmans officiellement français ont participé aux attentats du vendredi 13 contre ce que l'on est j'imagine supposé appeler leurs compatriotes.

Bref, avant d'être la guerre dont on nous rebat les oreilles (si les journalistes parisiens l'aiment tant que ça, pourquoi ne s'engagent-ils pas ? Ivan Rioufol serait au moins aussi (in)utile à la patrie sous l'uniforme qu'en bavant ses conneries simplistes !), la situation est un sacré bordel. - Ceci étant, il se trouve que ce bordel a, du coup, tendance à simplifier la rédaction d'un texte comme celui-ci, puisqu'il me permet de justifier le degré d'approximation dans lequel (un degré est un angle) je vais me situer. Il s'agit d'argumenter à partir de certains traits généraux de l'Islam, et des arabes musulmans dits français en particulier, rien de plus - mais rien de moins : que l'on ne me reproche pas d'avoir une approche « essentialiste », d'autant que le refus d' « essentialiser » est le plus souvent un refus de décrire, ou tout simplement de voir. Que l'on ne me reproche pas non plus de mettre des barrières, si je me contente de les décrire.

J'en reviens, renouons le fil avec la façon dont j'avais d'abord rédigé ces lignes, à ma phrase de transition : " Il faut à la fois accepter le fait que l'Islam soit une religion, et assumer que c'est une religion de peu de valeur intellectuelle."

Pour le premier point, cela signifie que l'on ne peut reprocher, ou que l'on ne devrait pas pouvoir reprocher à des esprits religieux de vouloir mener tout ou partie de leur vie conformément aux principes de leur religion. Être musulman n'implique pas d'être fondamentaliste, salafiste, voilée, ou de respecter toujours et parfaitement les principes de l'Islam (chaque société ses tensions, ses équilibres, ses tartuffes, etc.), mais on ne peut pas être musulman et franc-maçon - pardon, musulman et laïc, au sens de la laïcité française, de 1905 ou d'aujourd'hui, je vous renvoie à Pierre Manent sur ce thème.

- Tout au plus est-il éventuellement possible de trouver des arrangements viables entre eux et nous, espérons-le encore, et probablement dans la voie indiquée par Pierre Manent, laquelle oblige à réviser certains aspects de notre idéologie individualiste actuelle. Tout divisés qu'ils puissent être, les musulmans vivant en France forment une communauté culturelle et en grande partie ethnique, qui ne montre aucun signe d'évolution vers ce que nous entendons par le mot intégration. Traitons-les donc en communauté, puisque cela semble être leur souhait (voilà ce qui s'appelle être démocrate), et passons des accords explicites avec eux.

(Une incise : les individualistes modernes imaginent toujours que les communautés anciennes ou « archaïques » sont soudées et conformistes, alors qu'elles peuvent être traversées de conflits, de tensions, de violences même : simplement, il y a certaines choses que l'on n'y remet pas en question.)

Mais, et c'est le deuxième point, si l'on ne peut en bonne logique reprocher aux musulmans d'être religieux, on peut leur reprocher d'être cons. J'espère avoir assez insisté dans la première partie de ce texte (et, au fil des années, à ce comptoir) sur nos propres travers et la façon dont nous nous leurrons sur nous-mêmes, pour distribuer maintenant quelques mauvais points aux autres, ce qui sera aussi, dans une troisième livraison en principe, une façon de récapituler les obstacles, notamment externes, à la remise de notre pays sur ses pieds. (Oui, je reste dans le cadre national.)

On peut ici m'accuser de mettre de l'huile sur le feu, je répondrai, d'une part que je ne suis pas à l'origine de l'incendie, d'autre part que si on veut avoir une chance de l'éteindre ou de le circonscrire, il faut en prendre la mesure. D'ailleurs, petite digression, à partir du moment où des Français préparent des attentats contre d'autres Français, il est évidemment légitime de parler de guerre civile, mais :

- en être conscient ne signifie pas le souhaiter ;

- qu'il y ait guerre civile ne signifie pas que cette guerre civile doive s'envenimer et se généraliser. Pour ce que nous en savons et pouvons en deviner, il y a déjà assez de boulot comme ça. Encore une fois, que ceux qui n'ont que le mot de guerre en bouche aillent la faire eux-mêmes, si ça les fait tant jouir - au lieu de la faire faire par d'autres, suivez mon regard.

Ceci étant dit, il y a bien sûr des raisons objectives à cet état de guerre civile plus ou moins ouverte, et je cherche donc aujourd'hui ces raisons du côté des arabes musulmans.

Les arabes musulmans ne sont des gens comme nous qu'au sens minime où nous sommes tous faibles et pécheurs - ce qui, soit dit en passant, n'est pas rien et évacue toute question de race. Pour le reste, ils ne sont pas comme nous, nous ne sommes pas comme eux. Ils sont par exemple beaucoup plus capables de solidarités familiales que nous, peut-être même ne croient-ils pas sans y réfléchir à deux fois que le destin normal des vieux soient le mouroir collectif de la maison de retraite et son racket institutionnalisé. Plus liés que nous à la logique primordiale du don - contre-don ils n'ont pas totalement oublié les antiques condamnations de l'usure. Ils sont aussi plus généreux, même envers les infidèles, que nous - ce n'est certes pas bien difficile -, quitte à pousser cette générosité, dans des cas extrêmes récents, jusqu'à se faire sauter pour nous secouer un peu. Ils prennent certaines choses beaucoup plus au sérieux que nous - notamment dans les rapports hommes / femmes. Ils ne nous aiment pas, ni en tant que « croisés » ni surtout en tant qu'apostats (ce que les gauchistes qui ont été visés vendredi 13 finiront un jour par comprendre), et nous ne les aimons pas non plus (les attirances sexuelles plus ou moins avouables n'étant pas considérées à ce comptoir comme facteurs constitutifs d'une communauté ou de relations positives durables entre communautés).

- En soi, ce n'est pas grave, beaucoup de peuples ne s'aiment pas : la difficulté est qu'ils sont nombreux chez nous.

Ce pourquoi il est important de prendre conscience, et à l'encontre de ce qu'on peut lire partout, que notre problème principal n'est pas l'État islamique, mais les arabes musulmans qui vivent en France. - Je dois préciser ici que je pensais vous communiquer ces réflexions avant les attentats, dans l'intention de mettre au clair l'état des relations entre Français et immigrés (ou descendants d'immigrés). Ces attentats ne révèlent rien sur l'Islam « politique », comme s'il y avait un Islam non politique (il y a par contre des conceptions plus ou moins rigoureusement politiques de l'Islam, ou des politiques musulmanes plus ou moins extensives), les problèmes qu'ils n'ont pas fini de créer en France ne font que mettre en relief la question de l'immigration musulmane massive.

Question que l'on peut aussi aborder par ce biais : ce n'est pas parce que l'Occident a été et reste colonisateur et violent que les arabes musulmans n'ont pas un rapport particulier à la violence. Ce n'est pas parce qu'à certains arabes musulmans il ne reste que la violence (pourquoi, d'ailleurs ? Moins intelligents ou rusés que les autres ?) pour se faire entendre que leur recours à la violence serait purement extrinsèque ou stratégique. Il suffit de repenser à la façon dont dès les premiers temps l'Islam a conquis le Maghreb, sabre à la main, pour comprendre ce que je veux dire. "Ils ne comprennent que la force" : ce cliché des colons français, tout odieux qu'il soit à certains égards, a sa part de vérité. Il est bien évident que l'on juge les autres (et les arabes musulmans nous jugent autres, c'est l'Occident actuel qui ne comprend pas qu'il y ait des autres (ou que les "opprimés" ne soient pas tous de gauche), je vois bien en discutant autour de moi qu'une des clés du problème est là) à partir de ses propres critères, et que les arabes musulmans - encore plus depuis les attentats, et comment leur donner tort ? - nous jugent, de ce point de vue, bien faibles.

Ayons recours à la fable : "La raison du plus fort est toujours la meilleure". Lorsque La Fontaine l'écrit, c'est l'énoncé amer d'une vérité sur laquelle on ne peut faire l'impasse, vérité que dans le monde capitaliste contemporain on traduit par Qui paie commande (Saoudiens, Qatariens…). Certains Occidentaux ont tendance a croire que la raison du plus fort est toujours la pire, ce qui peut les obliger à d'amusantes contorsions théoriques pour savoir qui est le plus fort - comme s'il n'y avait pas plusieurs forts et plusieurs faibles, ou des forts qui soient faibles par certains aspects, etc. La sagesse des nations rappelle que l'on fait mieux entendre ses raisons lorsqu'on est fort mais que ce n'est pas une raison pour abuser de sa force. Les arabes musulmans ne sont pas étrangers à cette sagesse des nations, mais ils jouent avec leurs atouts, l'un d'entre eux étant un usage volontaire et confiant (la foi, c'est la confiance…) de la force, en l'occurrence de la violence.

Par rapport aux débats auxquels on assiste ces jours-ci, il faut donc je crois à la fois dire que les arabes musulmans ne sont pas bien sûr pas tous des terroristes, il s'en faut, et que l'Islam autorise plus facilement certaines formes de violence que d'autres religions - une violence où l'on paie de sa personne, je le redis. Il n'y a pas de rapport direct entre l'Islam et la violence terroriste au sens où le premier impliquerait la seconde - comme la nuée porte l'orage, pour reprendre la formule de Jaurès sur le capitalisme et la guerre -, mais ce n'est pas non plus un hasard si ce sont des arabes musulmans qui commettent ce genre d'attentats. (Précisons en passant que les premiers martyrs chrétiens, eux, ne se croyaient pas obligés de tuer quelques dizaines de personnes avant de mourir pour leur Dieu, et que de ce point de vue ils la mettent tout de même bien profond aux djihadistes).

Utilisons pour être encore plus clair - et pour glisser une petite cartouche du côté des Juifs, avant que les habitués de ce comptoir n'aient l'impression qu'à la suite des attentats je suis passé du côté d'Israël, à Dieu ne plaise - une comparaison avec le peuple élu. Le rapport des Juifs à ce est qui pour eux le monde extérieur, fondé sur la séparation raciale et la volonté de guider le reste de l'humanité, quoi que ce reste de l'humanité, c'est-à-dire presque toute le monde, puisse en penser (la démocratie est aimée par les Juifs pour ce qu'elle permet, pas pour elle-même, ce qui est tout à fait conséquent et logique de la part d'une minorité), ce rapport on le voit bien n'est pas le même que celui des arabes musulmans. Qui ont eux aussi ceci dit leur petit complexe de supériorité - c'est normal et sain (Lévi-Strauss vous le dirait), mais aussi, compte tenu de certaines de leurs carences intellectuelles, toujours un peu surprenant, voire ridicule.

"Une religion de peu de valeur intellectuelle", ai-je écrit. C'est un des éléments du tableau d'ensemble, votre serviteur n'y est pour rien. Que l'on ne balance pas d'exception visant à me montrer qu'un arabe musulman peut être intelligent, ce que je n'ignore pas, ou qu'un occidental de culture chrétienne peut être plus con qu'un arabe, le débat n'est pas là. Le fil conducteur, si vous voulez, c'est la façon dont nous pouvons communiquer avec eux, et réciproquement, puisque nous avons pour quelques décennies au moins un destin commun, voilà ma foi des lendemains qui chantent. Et il suffit, dans cette optique, d'en rester au niveau des généralités pour constater que l'Islam est plus fort question mystique et communion collective que question philosophie et curiosité (et sciences…), qui sont à tort ou à raison nos fiertés, et que cela ne facilite pas les échanges inter-culturels. - Je n'ai ceci dit pas l'intention de m'embarquer dans des discussions liées à ce que l'Islam a pu apporter à la civilisation, je ferai à ce sujet simplement remarquer qu'il est toujours assez paradoxal d'avoir ces discussions avec des gens de gauche (qui n'ont pas l'air de beaucoup fréquenter ces arabes musulmans avec lesquels ils disent n'avoir aucun problème…) pour qui la notion de longue durée, de tradition, d'identité est censée être caduque, et qui pourtant utilisent l'Islam médiéval pour demander qu'on respecte l'intelligence des arabes musulmans dits français du XXIe siècle (ce qui est un aveu a contrario de ce que cette intelligence n'est pas si manifeste dans la vie de tous les jours, dans l'usage).

Dernier point à ce sujet : je ne suis pas bien sûr que, contrairement à ce qui se dit toujours, l'Islam soit une religion universaliste. Certes il y a tout plein de musulmans indonésiens, certes n'importe qui, même la pire racaille ("Salauds de pauvres !"), peut en principe se convertir à l'Islam, mais dès que vous discutez avec des musulmans français, pas nécessairement arabes en l'occurrence, ils vous renvoient toujours votre ignorance de la langue arabe à la gueule. Je veux bien comprendre que le Coran soit plus beau et plus clair en arabe qu'en aucune autre langue, mais qu'est-ce qu'une religion universaliste qui n'est supposée être pleinement compréhensible (tout en se vantant d'être simple…) que dans une seule langue ? - Paradoxe aussi d'une religion prosélyte, mais qui vous est d'une certaine façon retirée par ses zélateurs si vous l'abordez de façon intellectuelle (et comment, au moins dans un premier temps, l'aborder autrement ?) - notamment par l'évocation des manipulations supposées que les orientalistes occidentaux ont ou auraient fait subir aux études sur l'Islam, autre dada (complotiste) des musulmans français avec qui j'ai pu parler. - Cela renvoie, plus fondamentalement, au fait que l'Islam n'a pas de clergé hiérarchisé énonçant ou rappelant le dogme. D'où le caractère surréaliste de certaines déclarations récentes, qui pourtant peuvent être, mais c'est aussi le problème, de bonne foi, certaines déclarations de musulmans fort peu « laïcs » nous expliquant que les attentats du vendredi 13 ne relèvent pas du « vrai Islam ». L'Islam existe à coup sûr, le « vrai Islam », c'est l'Arlésienne (c'est même la barrière que les musulmans mettent à nos efforts pour les comprendre, le "Tu ne peux pas comprendre" que j'ai souvent entendu dans ces circonstances me faisant en l'occurrence penser à l'incommunicabilité entre les sexes, qui n'est pas rien). Et cela ne simplifie pas notre problème, à nous Français de 2015… (Ni celui des musulmans, vu le temps qu'ils passent à se foutre sur la gueule. Rappelons ici une différence entre chrétiens et musulmans : on parle d'un bon ou d'un mauvais chrétien selon qu'il se conforme ou non au dogme. Les musulmans entre eux disent qui est un vrai musulman, chacun ayant ou pouvant avoir son avis sur la question.)


Résumons et achevons. Les arabes musulmans de nationalité française ne nous aiment pas (et je répète que je peux les comprendre), ils sont nombreux, ils suivent, plus ou moins, une religion dont l'apport intellectuel à l'histoire de l'humanité ne nous paraît pas proportionné à la fierté qu'ils en éprouvent - je suis désolé, cela fait partie du problème… Ils ont le nombre, la foi, la foi en l'avenir, la confiance des naïfs et la conscience de notre faiblesse. A moins de parvenir, dans la lignée donc d'un Pierre Manent, à des accords de communauté avec eux, accords qui permettraient aux plus calmes et sereins parmi eux d'avoir des arguments pour modérer les plus agités… nous ne sommes pas près de nous en sortir.

"Les religions sont différentes", ai-je écrit dans la première partie : cela veut dire d'une part - en direction des pro-laïcité plus ou moins avertis -, qu'elles ne se mélangeront jamais en une espèce de tout syncrétique, maçonnique et vaguement fraternel (et c'est tant mieux), d'autre part qu'elles ne sont pas non plus près de se réconcilier : tout au plus peut-on espérer qu'elles se respectent et se craignent, à l'ancienne, sur le mode du Si vis pacem para bellum ou de la guerre froide. A charge pour les intellectuels du type d'un Louis Massignon de dresser des passerelles au plus haut niveau théorique, qui n'est pas, faut-il le rappeler, celui des populations... Ce qui n'est pas une raison, bien évidemment, pour lancer ces populations les unes contre les autres.

(On l'aura compris, je dis ça pour les habitués qui m'ont suivi dans mes comparaisons entre Alain Soral et Marc-Édouard Nabe dans le temps, c'est une question sur laquelle je ne suis ni soralien ni nabien. - Petite note sur MEN en guise de P.S.)

J'ai évoqué le nombre, il est partie intégrante de la question, comme de la légitimité de certaines revendications des arabes musulmans. A partir du moment où ils sont numériquement majoritaires dans une zone, on ne voit pas pourquoi ils se gêneraient pour vivre selon leur mode de vie. - Ce qui renvoie à la question de l'immigration. Qui ne voit ici que cette immigration complique tout ? Ach, qui ne le voit pas encore a de bonnes chances de le voir dans les années à venir. Daech, c'est compliqué, l'immigration c'est compliqué, Daech plus l'immigration, il y a vraiment du boulot.

Je vous laisse là-dessus. Je reviens en principe dans une troisième partie évoquer quelques autres obstacles que les musulmans à une amélioration de la situation, obstacles externes comme internes. - En attendant, faites des enfants, faites des enfants…


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P.S. : Oui, au sujet de Marc-Édouard Nabe, je ressors mon numéro 2 de Patience, Septembre 2015, p. 15, et j'y lis, au sujet de la dessinatrice Coco ouvrant sous la menace la porte d'entrée de la rédaction de Charlie-Hebdo aux frères Kouachi : si Coco "avait connu un peu plus les manières des individus terroristes, elle aurait su qu'ils ne tuaient pas les femmes, ni les enfants, contrairement aux États terroristes (Israël et Cie) qui, eux, tirent dans le tas des civils. Mais Coco, comme les autres, avait trop de mépris pour l'islam qu'elle combattait avec son crayon de la liberté !… Elle ne savait pas, la pauvre Coconnasse, que les Arabes, même terroristes, ont un code d'honneur…" - Faut-il en déduire, comme un vulgaire complotiste, qu'il ne s'agissait pas ce vendredi 13 de vrais djihadistes ? Ou que, le déclin étant généralisé et avec lui la perte du sens de l'honneur, que les Arabes ne sont plus ce qu'ils étaient ? Ach, ça doit être la faute de l'Occident…

mardi 17 novembre 2015

Ton deuil national et ton état d'urgence dans ton cul, salope ! (I)

La traîtrise c'est maintenant


Première partie ce jour, la plus aisée. La suite j'espère bientôt, mais le temps passe si vite que le début de ce texte me semble déjà daté, trois-quatre jours après le premier jet... Bonne lecture !


Le foot, la musique, l'alcool… Le divertissement. On peut dire tout ce qu'on veut, ces gens-là ont le sens du symbole. Vendredi 13, France-Allemagne qui va jusqu'à son terme malgré les bombes… Drôle de visage du couple franco-allemand ! Même le nom du groupe qui jouait au Bataclan : Eagles of death metal - la mort métallique, oui, on peut le dire comme ça. Complétons le tableau avec la note juive de rigueur, le Bataclan abritant régulièrement des cérémonies visant à recueillir des fonds pour soutenir le brave soldat israélien que le monde non-occidental entier nous envie, et il n'y a plus qu'à conclure, une fois de plus, à la logique des arabes religieux.

(Difficile de ne pas citer ici ce texte cardinal écrit par le maître après les attentats de Madrid. Les quelques points de désaccord que je peux avoir avec ces thèses ne sont que peu d'importance par rapport à son effet, lorgnons du côté de Wittgenstein, thérapeutique.)

Il n'y a dans tout cela rien de surprenant : les arabes religieux frappent le peuple démocrate ennemi dans ses religions sécularisées (le sport), les arabes religieux frappent le peuple démocrate ennemi quand il boit des coups le week-end, comme si ce peuple n'était pas en guerre, ou comme si la guerre ne rien ne devait jamais changer à ses bonnes habitudes de - expression que le vieux Céline prononçait avec dégoût - « bons vivants » - dont certains sont désormais de bons morts, pour l'éternité des siècles et des siècles, jusqu'à la résurrection.

Ceci (les attaques) en payant comme d'habitude de sa personne, en sachant que l'on va y passer, qu'à la fin le mec y meurt : ces arabes religieux n'en sont pas encore à l'âge des drones. Ils peuvent même (erreur technique ?) crever quasiment gratuitement, comme ceux qui sont partis en fumée au Stade de France.


Bien évidemment, lorsque l'on se vit comme dépossédé par ses « représentants » mêmes de toute possibilité de participer à un choix collectif sur le présent et le futur de son pays, comme c'est mon cas et le cas de beaucoup de Français, on a quelques raisons de trouver que ces messieurs arabes religieux prennent un peu facilement la vulgate démocrate au mot, que cela fait longtemps que le peuple ici n'est plus rien, et que leurs actes ne sont pas sans parenté avec nos fameuses guerres d'ingérence.

Et certes il est tentant, dans cet ordre d'idées, de se dire que si les Français étaient un peu plus maîtres de leur destin, et avaient donc une politique extérieure plus conforme à leurs intérêts, s'ils n'avaient pas été filer du pognon et des armes à des arabes religieux qui ont ensuite participé à l'aventure de l'État islamique - de même que les Américains se sont repris quelques afghans rebelles dans la gueule de leurs deux tours à la con -, nous n'en serions pas là. Malheureusement, sans même mentionner le fait que pour quelques-uns de nos compatriotes il est trop tard, nous n'en savons rien. Manipulation de l'Empire ou pas, l'État islamique a des raisons tout à fait objectives de nous détester. Laurent Fabius a participé à armer ces arabes religieux, il est responsable et coupable (Fabius et le sang français, une longue histoire…), mais même sans Laurent Fabius ces attentats auraient pu avoir lieu.

Il serait par ailleurs utile d'avoir à l'esprit qu'il y a toujours du pétrole et du gaz naturel au Moyen-Orient : ce qui dans les années 70 était le seul facteur d'explication des conflits particuliers à cette zone semble avoir disparu des radars idéologiques au profit des explications d'ordre religieux. Il semble pourtant que les rivalités de ce point de vue entre la Syrie et le Qatar, puis entre la Russie et les États-Unis (et donc la France, en ce moment), sont à prendre en considération. Dieu sait que je pense du mal de nos gouvernants - je finirai là-dessus -, mais il faut bien reconnaître que tous les États riches et industrialisés sont ici dans la tourmente du besoin permanent d'énormes quantités d'énergie, et que céder des emblèmes bling-bling tels que le PSG ou le Crillon au Qatar ne suffit pas à garantir que ces besoins soient durablement satisfaits.

Autrement dit : avant de parler des États-Unis, des musulmans, du fondamentalisme, de la religion en général, il serait peut-être de bonne méthode comme de saine humilité de parler de nous. Il se trouve que j'avais prévu pour ce week-end un petit texte sur l'ascension programmée de Marine Le Pen. Le point de départ en était le constat qu'il était devenu, en quelques mois, possible et légitime de poser des questions sur l'immigration et l'Islam, sans être automatiquement considéré comme un participant moral rétroactif à la rafle du Vel' d'Hiv' et à l'extermination des Juifs d'Europe, mais que ce phénomène, qui en soi est une bonne nouvelle, ne devait pas conduire les Français à s'exonérer de leurs très nombreux défauts actuels. Pour résumer : ce n'est pas parce que les arabes musulmans nous font chier que les Français ne sont pas des cons. Je pensais notamment citer l'intéressant petit livre de Pierre Manent, Situation de la France. Je vais réutiliser tout cela à la lumière des attentats d'avant-hier et des réactions qu'ils ont suscitées.


La France est certes un merveilleux pays et l'art de vivre français une bien belle chose, mais on a un peu tendance à oublier, ici comme dans d'autres domaines, que cet art de vivre, dont les contours sont dessinés par certains rapports à la gastronomie, la gaudriole, les rapports entre les sexes, la capacité à profiter des bons moments de l'existence, etc., cet art de vivre que les Anglo-Saxons nous envient et avec lequel depuis deux jours il nous lèchent le cul - et cela semble plaire au Français de se faire lécher le cul par ceux qui passent leur temps à le défoncer, ça fait moins mal -, alors que depuis toujours ils font tout pour en détruire les fondations,

on a tendance à oublier que cet art de vivre n'est pas sorti tout armé des cuisses de la Liberté guidant le Peuple, mais d'une civilisation qui a sa propre histoire.

J'ai déjà cité cette phrase de Céline, qui j'espère m'épargnera et vous épargnera un long discours : " “ La civilisation de l’Europe tient sur un trépied : un pied c’est le bistrot, l’autre l’église et le troisième le bordel ! ”. Évidemment, un trépied, ça tient ! On a supprimé le bordel, maintenant tout tombe !" (la première partie est attribuée par lui à des amis sud-américains, le tout date de 1957). Sans entrer dans trop de détails, et encore moins évoquer la question du bordel, l'idée est que cet art de vivre est issu et fait partie d'une histoire dans laquelle la religion chrétienne, puis catholique, avait sa part : qu'il résulte d'un équilibre entre différentes forces à la fois solidaires et antagonistes. Je ne vais pas vous ressortir Louis Dumont, mais l'idée est celle-là : c'est aussi parce qu'il y avait des moines et des bonnes soeurs que l'on pouvait aller aux putes et même draguer les femmes mariées le coeur (un peu trop) léger.

Un art de vivre ne se suffit pas à lui-même. Votre serviteur ne jouera pas les prix de vertu, il aime la bière, le vin, la bonne chère et la bonne chair, il est très heureux que ses ancêtres lui aient légué une gastronomie et une certaine idée de la légèreté nécessaire aux rapports entre les sexes, mais jamais il ne lui viendra à l'esprit d'en faire le fin du fin de notre place sur terre ou le nec plus ultra de l'élévation de l'esprit humain. Les étrangers peuvent venir profiter de nos restaurants (agressés par la junk-food et les kebabs, chinois, etc.) et, à une époque, de nos bordels (le puritanisme est passé par là…), en séparant ces aspects de notre civilisation d'autres aspects, mais nous-même avons tort de croire pouvoir le faire, un art de vivre a besoin de soubassements. Le nôtre est actuellement en lévitation, exactement de la même manière, et pour des raisons analogues, que la bulle de nos finances publiques. Dans les deux cas, cela ne peut durer indéfiniment.

Disons-le différemment. S'il s'agit de pleurer des bobos qui allaient boire quelques coups avant d'en tirer un ou deux, et de vouloir impressionner le monde entier avec de telles « libertés » , on ne va pas aller loin. Il ne s'agit pas non plus, je crois malheureusement devoir le préciser, de plaider pour la réouverture des maisons closes et/ou de pousser les gens aller à la messe. Il s'agit de retrouver de nouveaux équilibres, les anciens ayant disparu - et pour cela, ne pas croire, ne plus croire que l'on puisse faire sans la religion, laquelle n'est jamais que l'expression des idéaux les plus élevés de l'homme, ou de croire que la religion a tort de se mêler des questions de lois ou de moeurs, alors que c'est évidemment l'une de ses fonctions. Si des équilibres nouveaux peuvent être trouvés, il est vraisemblable que ce sera dans l'articulation des tensions entre esprits religieux et athées, comme ce fut le cas en France depuis les guerres de religions et l'apparition sur notre sol de religions différentes. Car les religions sont différentes.


Voilà qui nous amène à l'Islam. Allons-y franchement : il faut à la fois accepter le fait que l'Islam soit une religion, et assumer que c'est une religion de valeur humaine certes, mais de peu de valeur intellectuelle - sauf bien sûr pour les convertis occidentaux qui y apportent leur savoir occidental avec eux.


A suivre... En attendant, faîtes comme les Palestiniens sous les bombes d'Israël : des enfants ! des enfants ! Croissez et multipliez !


La procréation c'est maintenant