mercredi 21 septembre 2005

Comme disait M. Giscard :

"Au revoir."



L'auteur de ces lignes quitte le pays de son cœur et de sa langue pour une durée de trois semaines, afin d'aller prendre un repos, si ce n'est mérité, au moins fort conseillé. Pourquoi le cacher ? Il part bronzer.

Il se permet de demander à Al-Qaeda comme aux compagnies d'"avions-poubelles" de ne pas le prendre pour cible. Certes, quitte à y passer, on pourrait estimer qu'il est un petit peu plus... disons un peu moins miteux de mourir avec des guerriers que victime du grand capital ; certes aussi le monde ne risque pas de s'arrêter en route si AMG et 200 autres bipèdes sans plumes sont réduits en cendres dès ce soir - mais, entre nous, rien ne presse.

L'auteur devrait donc se taire pendant trois semaines. L'inhumanité de cette perspective, pour lui comme sans doute pour ses lecteurs, lui a rappelé cette phrase de Guy Debord : "Dans un monde unifié, on ne peut s'exiler." - peut-être un cyber-café me permettra-t-il de suivre les humeurs et théories d'autres bloggeurs, voire de ramener ma fraise en avance sur ces prévisions.

D'ici là, je profite de l'occasion pour remercier chaleureusement tous ceux qui prennent la peine de me lire, même de temps à autre, même pour me trouver con.

Libellés : ,

lundi 19 septembre 2005

Je n'ai pas d'avis, mais je n'en pense pas moins.

Je ne connais pas Heidegger beaucoup plus Freud, mais je me permets de recommander cet article, un peu long et laborieux, mais plein de faits intéressants, sur le procès de collusion avec le nazisme qui lui est intenté pour la n-ème fois.

Je le conseille non pas tant vis-à-vis de Heidegger lui-même, dont les livres se défendent sans doute très bien tout seuls et qui a par ailleurs fini de nourrir les vers depuis bien longtemps, mais parce qu'avec la parution du livre d'Eric Faye, Heidegger : L'introduction du nazisme dans la philosophie et les compte-rendus élogieux dont il a été l'objet y compris dans le Monde diplomatique, on pouvait vraiment croire la question réglée et l'amant de la grognasse Arendt nazillon, si ce n'est jusqu'au bout du gland, du moins des ongles. Il semblerait que ce soit beaucoup plus compliqué que cela. L'auteur de cet article, M. Lebugeur, donne de plus de nombreuses informations sur le contexte de l'époque, les collègues de Heidegger, les critiques et compliments à son égard de Günther "Cocu" Anders ou de Erich Voegelin, les volte-face d'un Adorno...

En résumé, que l'on accepte ou non ses conclusions, on peut voir dans les propos de l'auteur, par-delà sa polémique avec E. Faye, un appel de bonne tenue à la mesure et à la précision.

Libellés : , , , , , ,

dimanche 18 septembre 2005

Je n'ai pas d'avis.

Tout arrive... D'ailleurs, sur la majorité des sujets, je n'ai pas d'avis. Mais là, la psychanalyse, son Livre noir, le tort qu'elle a fait ou pas aux homosexuels-lesbiennes-bi-et-trans, les inévitables accusations d'antisémitisme larvé que la moindre remise en cause du "charlatan viennois", comme l'appelait Nabokov, provoquent comme un fait exprès -

Non, vraiment, déjà Freud, je ne l'ai pas lu et ne m'y suis jamais intéressé, mais ce genre de marigot branletto-flicard-victimaire... Je préfère encore un discours de Le Pen, ou même de Laguiller.

Libellés : , , ,

vendredi 16 septembre 2005

Bataille (Georges), 1938.

"Je tiens à insister en ce moment de toutes mes forces sur l'opposition que j'ai tenté de marquer entre d'une part un monde religieux, un monde de la tragédie et des conflits intérieurs et d'autre part un monde militaire radicalement hostile à l'esprit de la tragédie et rejetant sans cesse l'agressivité au-dehors - extériorisant les conflits."

Contrairement à certaines apparences, ceci s'applique très bien à MM. Ben Laden et Bush. Et même si on n'accepte pas cette comparaison, l'enseignement reste à méditer.

Libellés : , ,

jeudi 15 septembre 2005

Petite annonce - suite.

L'affaire se complique (cf. "Petite annonce"), car il semblerait que quelqu'un a proposé que ma fiche relative à Jean-Pierre Voyer soit supprimée. Peut-être est-elle mauvaise. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas reprendre la balle au bond et faire mieux ? L'hypothèse d'un complot jospino-debordien se précise, et je suis à peine ironique... A suivre ?

J'en profite pour :
- remercier la personne qui a eu à cœur de retrouver trace de cette fiche ;

- signaler que la phrase "D'une certaine façon, le nom de Jean-Pierre Voyer est son propre pseudonyme" n'est pas de moi.

Que Dieu nous garde tous !

Libellés :

mardi 13 septembre 2005

Il superbo guerrier.


IMG_0590

Marcel Mauss, pacifiste, engagé volontaire.

Comme disait Ferdinand
- "EFFROYABLEMENT PATRIOTE !!!"

Libellés : ,

dimanche 11 septembre 2005

D'un Karl l'autre.

Ce Café du commerce n'a certes pas vocation à devenir un dictionnaire de citations. Mais comme, feuilletant du Karl Kraus, je me suis aperçu qu'il lui était arrivé de tourner autour des mêmes sujets qui font mon ordinaire, je ne vois pas de raison de me sentir coupable de donner à lire d'aussi frappantes saillies - qui se passeront d'ailleurs de commentaires. Tout ceci remonte au plus tard à 1918.


- "Une femme qui ne peut pas être laide n'est pas belle."

- "Dans le chauvinisme, ce n'est pas tant l'aversion contre les nations étrangères que l'amour pour la propre nation qui m'est antipathique."

- "En quoi consiste donc le progrès ? L'envie de fouetter est-elle abolie ? Non, seulement le fouet."

- "Son époux lui permet de faire du théâtre - la bohème ne lui aurait pas permis d'être mariée. Il y a donc dans la société, malgré tout, plus de liberté que dans la bohème, qui a ses normes irrévocables."

- "Ne pas avoir de pensée et pouvoir l'exprimer - voilà le journalisme."

- "Démocratique, c'est le droit d'être esclave de tout le monde."

- "Image la plus douloureuse de la civilisation : un lion qui était accoutumé à la captivité et, rendu à la vie sauvage, y tourne en rond comme devant des barreaux."

- "La presse peut, contre l'être humain, plus que, pour lui, la religion."

- "Les peuples qui adorent le fétiche ne tomberont jamais si bas, de supposer dans la marchandise une âme."

- "Comment faire pour exagérer, si le fait devient la caricature de l'exagération ?"




- "L'état dans lequel nous vivons signifie vraiment que le monde sombre : il est stable."

Libellés :

vendredi 9 septembre 2005

Encore Marx.

Citations et commentaires. Présentation décousue, contenu me semble-t-il actuel. Tous les italiques sont de Marx.


1844 :
- "C'est exactement comme dans la religion. Plus l'homme place en Dieu, moins il conserve en lui-même. L'ouvrier met sa vie dans l'objet, et voilà qu'elle ne lui appartient plus, elle est à l'objet. Plus cette activité est grande, plus l'ouvrier est sans objet. Il n'est pas ce qu'est le produit de son travail. Plus son produit est important, moins il est lui-même."

A compléter par Feuerbach : "Pour enrichir Dieu, l'homme doit se faire pauvre ; pour que Dieu soit tout, l'homme doit n'être rien."

Durkheim répondra : c'est en enrichissant Dieu que l'homme s'enrichit. Céline (Mea culpa, sauf erreur) et Muray ajouteront : de toutes les façons, ça ne fait pas de mal à l'homme de n'être rien, cela lui enlève quelques grossières prétentions.

- "Tout comme le raffinement des besoins, l'industrie spécule sur leur grossièreté, qu'elle sait produire artificiellement. Leur vraie satisfaction veut l'abrutissement de soi - ce pseudo-contentement des besoins que dispense une civilisation à l'intérieur de l'abjecte barbarie de la nécessité."

Il suffit de regarder autour de soi.


1847 :
- "Le salaire dépend de plus en plus du marché mondial ; la condition ouvrière dépend de plus en plus du hasard."

- Marx résume les arguments des économistes contre les syndicats, les trouve "justes", et enchaîne :

"S'il ne s'agissait réellement dans les associations que de déterminer le salaire - et c'est là l'apparence -, si le système travail-capital était éternel, ces coalitions échoueraient piteusement devant la nécessité des choses. Mais elles constituent un moyen d'unification de la classe ouvrière, qui la prépare au renversement de toute la vieille société avec ses antagonismes de classes." D'où la gravité de l'abandon de cette mission. A rapprocher de cette phrase que j'ai déjà citée : "La classe ouvrière sera révolutionnaire ou ne sera rien."


1848 :
- "Cette loi du travail marchandise, du minimum de salaire, se vérifiera à mesure que la supposition des économistes, le libre-échange, sera devenue une vérité, une actualité. Ainsi, de deux choses l'une : ou il faut renier toute l'économie politique basée sur la supposition du libre-échange, ou bien il faut convenir que les ouvriers seront frappés de toute la rigueur des lois économiques sous ce libre-échange.

Pour nous résumer : Dans l'état actuel de la société, qu'est-ce donc que le libre-échange ? C'est la liberté du capital. Quand vous aurez fait tomber les quelques entraves nationales qui enchaînent encore la marche du capital, vous n'aurez fait qu'en affranchir entièrement l'action. Tant que vous laissez subsister le rapport du travail salarié au capital, l'échange des marchandises entre elles aura beau se faire dans les conditions les plus favorables, il y aura toujours une classe qui exploitera, et une classe qui sera exploitée."

Alors, l'ouvrier "verra que le capital devenu libre ne le rend pas moins esclave que le capital vexé par les douanes.

Messieurs, ne vous en laissez pas imposer par le mot abstrait de liberté. Liberté de qui ? Ce n'est pas la liberté d'un simple individu, en présence d'un autre individu. C'est la liberté qu'a le capital d'écraser le travailleur.

Comment voulez-vous encore sanctionner la libre concurrence par cette idée de liberté, quand cette liberté n'est que le produit d'un état de choses basé sur la libre concurrence ?

Nous avons fait voir ce que c'est que la fraternité que le libre-échange fait naître entre les différentes classes d'une seule et même nation. La fraternité que le libre-échange établirait entre les différentes nations de la terre ne serait guère plus fraternelle. Désigner par le nom de fraternité universelle l'exploitation à son état cosmopolite, c'est une idée qui ne pouvait prendre origine que dans le sein de la bourgeoisie."

- "Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ses crises ? D'une part, en imposant la destruction d'une masse forces productives ; d'autre part, en s'emparant de marchés nouveaux et en exploitant mieux les anciens. Qu'est-ce à dire ? Elle prépare des crises plus générales et plus profondes, tout en réduisant les moyens de les prévenir."

Ces citations et d'autres amènent à se demander si ce n'est pas maintenant, depuis l'effondrement de l'URSS et la reprise de la mondialisation capitaliste, que Marx va avoir raison. Peut-être est-ce sur cette idée-là que la girouette, pour être poli, Attali, a construit son livre récent.

- "On nous a reproché, à nous autres communistes, de vouloir abolir la propriété acquise par le travail personnel, cette propriété qui, dit-on, forme la base de toute liberté, de toute activité, de toute indépendance personnelles.

Quelle est donc cette propriété, fruit de l'effort, du labeur personnel ? Voulez-vous parler de la propriété du petit bourgeois, du petit paysan, de celle qui a précédé la propriété bourgeoise ? Ce n'est pas à nous de l'abolir, le progrès de l'industrie l'a abolie et l'abolit jour après jour."

En fait, en partie grâce, là encore, à l'existence de l'URSS, ce processus s'est interrompu, en même temps que l'on lâchait de l'argent aux ouvriers. "Poujadistes" et ouvriers étaient donc solidaires sans vraiment s'en rendre compte, et maintenant qu'il n'y a plus l'URSS et qu'on essaie de nouveau de les bouffer presque complètement, cette solidarité resurgit. D'où qu'on ne parle ici et là que de populisme, pour donner à ce mot un nouveau souffle ou comme disqualifiant global de toute forme de lutte.


1849 :
- "Nous avons dessiné à grands traits la guerre industrielle que se livrent les capitalistes. Cette guerre a ceci de particulier qu'elle ne se gagne pas en recrutant, mais en congédiant les armées de travailleurs. Entre les généraux de l'industrie, les capitalistes, c'est à qui pourra congédier le plus de soldats.

Les économistes nous racontent, il est vrai, que les travailleurs rendus superflus par les machines trouvent à s'employer dans de nouveaux secteurs.

Ils n'osent pas dire ouvertement que les travailleurs qui trouvent à s'engager dans de nouveaux secteurs sont les mêmes qui ont été congédiés. Ce serait mensonge et les faits hurlent. Les économistes se contentent d'affirmer que de nouvelles possibilités de travail s'offrent à d'autres parties de la classe laborieuse, par exemple, à la génération des jeunes travailleurs qui étaient sur le point d'entrer dans la branche d'industrie qui a périclité. C'est naturellement une grande satisfaction pour les ouvriers qui se retrouveront à la rue : Messieurs les capitalistes ne manqueront pas de chair fraîche à exploiter, et on laissera les morts enterrer les morts. Cette consolation, le bourgeois la garde pour lui-même ; il préfère ne point l'adresser aux ouvriers." July, Colombani, etc...


On laisse le lecteur méditer tout cela, on se contentera de deux conclusions évidentes :
- Marx n'était pas un idiot ;

- les enculés n'ont pas beaucoup changé depuis 1844-49.

Mais on les écoute encore.

Libellés : , , , , , , ,

lundi 5 septembre 2005

Autres temps, autres mœurs.

Laissons-nous aller au plaisir d'une anecdote, découverte aujourd'hui : un 5 septembre, justement, Balzac reçut en remerciement d'un service qu'il avait rendu à Toussenel - personnalité intéressante : socialiste de la première heure (fouriériste), "vrai poète" (selon Baudelaire), historien de la France, catholique, un peu très antisémite sur les bords par ailleurs (Les Juifs rois de l'époque) et, last but not least, chasseur -, Balzac reçut, donc, dudit Toussenel, comme remerciement dudit service, quatre ou cinq perdreaux et canards fraîchement abattus.

Ça me faisait rêver, c'est tout.

Libellés : , , ,

dimanche 4 septembre 2005

Petite annonce.

Il y a quelques semaines, j'ai mis en ligne sur l'encyclopédie supposément collective et anonyme Wikipedia une fiche consacrée à Jean-Pierre Voyer. Je passe sur les péripéties, mais cette fiche a été à deux reprises effacée, puis remplacée par une présentation de la commune de Voyer (Lorraine), laquelle certes semble charmante, mais dont la présentation me semble moins utile à l'édification des masses.

A l'heure actuelle, on ne peut la trouver, à ma connaissance, que sur le site Manucorp.com (quis ? cur ? quomodo ? quando ?) - et sur le knock-blot de M. Voyer. Pas sur Wikipedia. Je n'ai pas d'explication à cet état de faits (Wikipedia ? Un plaisantin ? Un debordien ? M. Taguieff ?...), mais l'hypothèse d'une action radicale, c'est-à-dire, comme l'écrivait Marx, prenant les choses à la racine, de M. Voyer lui-même, étant me semble-t-il désormais levée, les circonstances sont réunies pour que je donne un peu de publicité à cette fiche.

Je l'avais mise en ligne en partie pour susciter des commentaires, des approfondissements, et même, pourquoi pas, la petite histoire faisant la grande, des anecdotes. Peine perdue donc. Je la complèterai un jour - promis, mais pas tout de suite. Elle peut sans doute éclairer utilement le texte sur MM. Voyer et Badiou que j'ai publié il y a peu. Elle peut être utilement accompagnée par le bilan réflexif de Jean-Pierre Voyer, en réponse à une furie venue du froid (ces commentateurs qui se permettent de vous tutoyer, pauvre France !). Bref, la voici.

On n'ira pas jusqu'à crier à la censure, on ne jouera pas les auteurs vexés, mais on se trouve réduit à faire soi-même la promotion d'un texte a priori destiné à rester anonyme. Faîtes passer !


(Ajout du 5.09). Il se pourrait que les responsables de Wikipedia ait transféré certaines de ses fiches sur Manucorp, éventuellement pour raisons financières (ils font des appels de dons). Peut-être auraient-ils dû prévenir... Faîtes passer quand même !

Libellés : , , , ,

samedi 3 septembre 2005

Dieu, Mitterrand, Chirac.

Une bonne nouvelle, cela n'arrive pas tous les jours. Les Africains et G. W. Bush doivent espérer que c'est plus grave qu'on nous le dit. Mais avec un peu de chance, cette semaine ou plus tard, il connaîtra autant de souffrances que son prédécesseur.

Ceci posé, le plus logique serait tout de même qu'il crève en tôle, comme un vulgaire sans-papiers.

D'ici là, bon rétablissement !

Libellés : , , ,

vendredi 2 septembre 2005

Cent fois sur le métier.

Je m'apprêtais à déclarer haut et fort que j'étais enfin parvenu à me libérer de toute problématique relative à la gauche et à la droite, et voilà que je tombe sur un placard, de Challenges je crois : "La gauche selon Tony Blair", et que j'en ai un frisson de rage. On ne se refait pas, sans doute. De toutes les manières ce n'est pas une fin en soi.


Belle expression de P. Muray quant au mode de propagande employé par nos maîtres : du "stalinisme pastoral". A part la transformation de mon pays en camp de vacances et de loisir, je ne sais pas s'il reste grand chose du nazisme. Mais du stalinisme, pardon... Delanoë, finalement, ce serait à la fois Staline et Hitler. Et il n'est même pas fou !

Du même :

"Les belles âmes adorent se faire mobiliser, enrégimenter, lever comme des troupes, comme des troupeaux, faire don de leurs précieuses, de leurs charitables, de leurs vertueuses et humanitaires personnes aux causes les plus poignantes. Ainsi existent-elles. Peut-être même n'existent-elle qu'ainsi, nourries par le cordon ombilical de la misère des autres, par ces souffrances collectives où elles abolissent du même coup leur individualité."

Libellés : , ,

jeudi 1 septembre 2005

Invitation au suicide.

- "Le Vrai est le Tout."

- "Le diable se cache dans les détails."

Libellés :

Israël-Palestine : c'est simple.

Un tour d'horizon de quelques blogs ici et là fait apparaître deux sujets principaux : Nicolas Sarkozy et Israël. (Il est d'ailleurs amusant que l'on ne les lie pas plus, mais là n'est pas le sujet.)

Concernant le premier, nul doute que l'occasion se présentera de l'aborder ici dans les mois à venir. Je m'efforcerai alors d'expliquer en quoi ce catholique autoproclamé est un remarquable représentant de l'"anti-France" (à laquelle je ne donne certes pas le même sens que C. Maurras, mais patience).

Concernant le second... J'ai moi-même un peu donné dans ce qui est presque un genre littéraire au début de ce blog, je comprends bien que ce problème soit sérieux, intéressant, préoccupant... Il faudrait tout de même savoir de quoi l'on parle et pourquoi l'on en parle.

Soient quelques données de base :

- Maxime Rodinson a brillamment résumé le "droit" des Juifs à créer Israël, en le comparant au droit qu'aurait eu une communauté tsigane à revendiquer Sète et ses alentours pendant l'occupation allemande, sous le prétexte que deux mille ans auparavant des représentants de cette communauté en auraient été chassés et qu'elle se trouverait actuellement persécutée à l'autre bout du monde. Le même Maxime Rodinson admettait par ailleurs que maintenant que cet état israélien était créé, qu'il comportait plusieurs millions de personnes, il fallait bien faire avec et chercher les solutions les plus pacifiques au problème posé par la création de ce nouvel état.

- Lequel est soutenu par la nation la plus puissante du monde, et ça n'a pas l'air près de s'arrêter.

- Beaucoup de gens plaignent, ont de la sympathie pour ou soutiennent les Palestiniens, mais d'un point de vue géopolitique global, tout le monde s'en fout et se contente très bien de leur situation. Ah, même Chavez ne peut pas tout faire ! Je n'aime pas du tout la qualification de "peuple martyr", il faut cependant avouer que les souffrances des Palestiniens arrangent nombre de gouvernants. Mais je suis déjà en train de me faire passer pour un spécialiste que je ne suis pas.

De tous côtés on se plaint que les problèmes du proche-Orient soient importés en France, mais il ne peut en être autrement. Il n'y a malheureusement sans doute pas qu'Etienne Balibar pour croire que si on arrivait à un accord dans cette partie du monde le monde entier s'en porterait mieux et que tout cela peut n'être qu'une question d'altruisme. Je n'ai ni l'envie ni le temps de creuser les intentions de tous ceux qui émettent une opinion ou un diagnostic sur cette question, j'aimerais que de temps à autre ils disent un peu clairement que c'est par rapport à une certaine idée de la France ou d'eux-mêmes qu'ils se permettent de s'occuper d'une situation qui évolue très bien, si j'ose dire, sans eux. Dans sa balourdise et son arrogance Alain Finkielkraut ne laisse au moins que peu de mystère sur l'égoïsme personnel et communautaire de ses positions. Les jeunes musulmans des cités dont on parle tant font encore moins dans l'hypocrisie quand il s'identifient (est-ce si vrai d'ailleurs ?) aux Palestiniens, que ce soit par sens de l'oumma ou par rapport à leur propre situation.

Je comprends bien que sur un sujet où les manipulations n'ont jamais manqué une guerre de l'information a lieu, qui ne laisse pas de répit à ses combattants, bénévoles ou stipendiés. Je ne prétends pas que ceux qui évoquent ce sujet ne le font pas sincèrement, ou, disons, sans réelles convictions. Je soutiens encore moins que seuls les spécialistes seraient habilités à le faire. Et bien sûr on peut toujours penser ou se faire croire que ce que l'on dit ou fait a une influence, même minime et à long terme (dans le cas présent, il ne s'agit de rien moins, me permettrai-je de rappeler à certains "pro-Palestiniens", que de faire plier les États-Unis), et que donc cela vaut un peu la peine. J'aimerais juste que certains Français perdent un peu moins de leur énergie pour des objectifs aussi lointains.

Libellés : , , , , , ,