A Dhimmi, Dhimmi et demi...
Dans les émissions de télévision consacrées à l'Islam de France et d'ailleurs, les Juifs parlent entre eux, et entre eux seuls le plus souvent, de ce qu'est l'Islam, de ce qu'il devrait être, de la façon dont il devrait évoluer, si tant est qu'il est puisse évoluer, etc.
Dans les émissions de télévision consacrées à Éric Zemmour, il n'y a pas que des Juifs, c'est gentil, les Français comptent un peu plus que les musulmans semble-t-il, mais la donne ne change guère. Le débat se résume à cela : nous jouons Français de culture catholique contre musulmans (et réciproquement), nous allons continuer à le faire, on ne change pas une équipe qui gagne, mais faut-il redistribuer les rôles du gentil et du méchant ? Paris vaut bien une messe, transformer le musulman en djihadiste vaut bien de réhabiliter un peu Vichy, voilà ce que Léa Salamé ne peut ou ne veut pas comprendre. C'est une question d'expérience, de dosage, où le roué quinquagénaire en remontre à la petite jeunette bien-pensante : il faut dédiaboliser d'un côté pour mieux diaboliser de l'autre.
Autrement dit, le débat télévisé autour du livre de Zemmour n'est pas un débat sur la reconstruction de la France, ou sur ce que les musulmans peuvent penser des accusations graves qui y sont lancées contre eux, mais un débat tactique à ciel ouvert, si j'ose dire : est-ce qu'on échange le musulman pour le Français, oui ou non ?
(Au sujet de cette éventuelle reconstruction, on peut écouter ce que dit le vieux droitard Lesquen des considérations d'Éric Zemmour sur le mort de notre pays. Certes les vieux catholiques plus ou moins antisémites peuvent bicher en voyant que c'est encore un Juif qui rafle le jackpot en écrivant ce qu'ils répètent depuis 30 ans en étant traités de fachos, mais le débat est aussi plus sérieux. A la limite, ce que dit Zemmour se résume à l'idée qu'il n'y a plus grand chose à faire en France en ce moment et que le plus intelligent est de laisser les gens se foutre sur la gueule, avant de revenir une fois le paysage dégagé.)
Je ruminais un peu tout cela, la vision de la dernière vidéo des deux drôles m'a donné le petit coup de pouce nécessaire (et apporté quelques précisions sur le bouquin de M. Zemmour). Ceci étant précisé, j'ajouterai que si les musulmans étaient moins cons (contradiction dans les termes ?), ils se convertiraient au catholicisme. Mais enfin, les Français sont assez cons pour le renier, alors bon, même si je n'en pense pas moins je la ferme.
A part ça, je lis les Modérés, d'Abel Bonnard, et je n'aurais certes pas imaginé que le livre d'une tapette collabo de droite me semble, non seulement émouvant, mais le livre le plus "de gauche" que j'aie lu ces dernières années. Comme quoi si Dieu écrit droit avec des lignes courbes, la fidélité à ses convictions peut vous amener dans des endroits inattendus.