"Va, vecchio John, / Va per la tua via..."
Commençons par une constatation aux frontières de la lucidité et de la pusillanimité : il faut parfois plusieurs motifs convergents pour prendre une décision là où une seule raison, pourtant bonne, ne suffit pas. Il s'agit en l'occurrence aujourd'hui de la fermeture définitive de mon comptoir.
Ayant à la fois le sentiment de vous devoir quelques explications et de ne rien vous devoir - un auteur, quel que soit son niveau, écrit quand il veut -, je ferai bref, d'autant que j'ai déjà pu ces derniers temps évoquer, de façon plus ou moins directe et plus moins ironique, les soucis qui me travaillaient à cet égard.
Dieu sait que ce blog m'a permis d'évoluer, et de façon je crois intéressante, sur de nombreux points, mais depuis un certain temps il est à la fois, et c'est ce qui a rendu la décision d'aujourd'hui difficile à prendre, à la fois un facteur de perpétuation de cette évolution et un frein à cette évolution. Mettre par écrit ses hypothèses et questionnements est une bonne chose, le faire régulièrement et sous forme bloguesque, autrement dit et malgré la longueur de certains de mes textes, sous forme brève, finit par entraver la recherche personnelle en cours.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que je suis conscient de cela. C'est devenu un peu plus pénible au fil du temps, sans donc, ainsi que je l'annonçais en préambule, que cela soit suffisant à me faire fermer boutique. A ce processus interne se sont ajoutées des considérations d'ordre plus privé. Disons que l'économie (ach, dans un blog voyeriste, le mot devait figurer une dernière fois !) générale de ma petite existence et la gestion des différentes recherches qui sont les miennes ont fini d'une part par être gênée par l'existence de ce blog, d'autre part par me retirer toute joie à l'idée d'y rédiger un texte - ce que ma précédente livraison pouvait laisser transparaître.
Or le modeste mais réel succès de mon comptoir est je crois pour une part non négligeable dû au plaisir parfois communicatif qu'avait le tenancier à y faire partager ou connaître ses idées (et celles des autres). Le barman n'est certes pas obligé de boire avec ses clients, mais il est tenu de les servir poliment, faute de quoi la faillite est proche. Autant l'éviter.
Ce qui ne veut pas dire que je cesse toute activité d'écriture. Le fil twitter, par exemple, n'a quant à lui pas de raison d'être coupé, quoique je ne sache pas à quel degré et comment, désormais, je l'utiliserai. Je ne vois par ailleurs pas pourquoi je n'irai plus laisser de commentaire chez les autres - même si le fait que je n'ai jamais voulu être sur Facebook me limite dans les participations à des discussions. Enfin et bien sûr, il n'est pas dit que je ne publie pas quelque chose un jour. Ceux qui souhaitent en être prévenus (et qui sont patients : il n'y a rien dans les tuyaux, que ce soit sous forme de manuscrit ou de contact avec des éditeurs) peuvent m'envoyer un mail pour que je les prévienne si tel heureux événement se produisait.
J'arrête d'écrire parce que je n'ai pas le temps ni l'envie d'écrire mais entre autres pour mieux écrire et quelque chose de plus long ? Il y a de ça - d'où que ma décision ait tardé. Mais il faut parfois fermer sa gueule quelque temps pour mieux parler après.
Merci à tous ceux qui ont pris la peine de me lire. Je n'efface pas ce blog, les pièces à conviction, positive ou négative, sont à disposition de tous. - Et puisqu'en France tout finit par des chansons, que l'on a encore le droit - un peu trop, même - de boire de l'alcool, que, n'oublions pas la politique ni l'apocalypse à éviter, le rare espoir contemporain vient de Russie, finissons par une chanson à boire russe.
Et puisque j'ai toujours eu du mal à conclure comme à choisir, que l'Italie mal en point m'émeut plus que la fière Russie, que la métaphysique et les rapports hommes-femmes (est-ce pareil oui ou non, nom de nom ?) m'émeuvent plus que la politique slave, finissons par une chanson à boire italienne...
A la vôtre !
Ayant à la fois le sentiment de vous devoir quelques explications et de ne rien vous devoir - un auteur, quel que soit son niveau, écrit quand il veut -, je ferai bref, d'autant que j'ai déjà pu ces derniers temps évoquer, de façon plus ou moins directe et plus moins ironique, les soucis qui me travaillaient à cet égard.
Dieu sait que ce blog m'a permis d'évoluer, et de façon je crois intéressante, sur de nombreux points, mais depuis un certain temps il est à la fois, et c'est ce qui a rendu la décision d'aujourd'hui difficile à prendre, à la fois un facteur de perpétuation de cette évolution et un frein à cette évolution. Mettre par écrit ses hypothèses et questionnements est une bonne chose, le faire régulièrement et sous forme bloguesque, autrement dit et malgré la longueur de certains de mes textes, sous forme brève, finit par entraver la recherche personnelle en cours.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que je suis conscient de cela. C'est devenu un peu plus pénible au fil du temps, sans donc, ainsi que je l'annonçais en préambule, que cela soit suffisant à me faire fermer boutique. A ce processus interne se sont ajoutées des considérations d'ordre plus privé. Disons que l'économie (ach, dans un blog voyeriste, le mot devait figurer une dernière fois !) générale de ma petite existence et la gestion des différentes recherches qui sont les miennes ont fini d'une part par être gênée par l'existence de ce blog, d'autre part par me retirer toute joie à l'idée d'y rédiger un texte - ce que ma précédente livraison pouvait laisser transparaître.
Or le modeste mais réel succès de mon comptoir est je crois pour une part non négligeable dû au plaisir parfois communicatif qu'avait le tenancier à y faire partager ou connaître ses idées (et celles des autres). Le barman n'est certes pas obligé de boire avec ses clients, mais il est tenu de les servir poliment, faute de quoi la faillite est proche. Autant l'éviter.
Ce qui ne veut pas dire que je cesse toute activité d'écriture. Le fil twitter, par exemple, n'a quant à lui pas de raison d'être coupé, quoique je ne sache pas à quel degré et comment, désormais, je l'utiliserai. Je ne vois par ailleurs pas pourquoi je n'irai plus laisser de commentaire chez les autres - même si le fait que je n'ai jamais voulu être sur Facebook me limite dans les participations à des discussions. Enfin et bien sûr, il n'est pas dit que je ne publie pas quelque chose un jour. Ceux qui souhaitent en être prévenus (et qui sont patients : il n'y a rien dans les tuyaux, que ce soit sous forme de manuscrit ou de contact avec des éditeurs) peuvent m'envoyer un mail pour que je les prévienne si tel heureux événement se produisait.
J'arrête d'écrire parce que je n'ai pas le temps ni l'envie d'écrire mais entre autres pour mieux écrire et quelque chose de plus long ? Il y a de ça - d'où que ma décision ait tardé. Mais il faut parfois fermer sa gueule quelque temps pour mieux parler après.
Merci à tous ceux qui ont pris la peine de me lire. Je n'efface pas ce blog, les pièces à conviction, positive ou négative, sont à disposition de tous. - Et puisqu'en France tout finit par des chansons, que l'on a encore le droit - un peu trop, même - de boire de l'alcool, que, n'oublions pas la politique ni l'apocalypse à éviter, le rare espoir contemporain vient de Russie, finissons par une chanson à boire russe.
Et puisque j'ai toujours eu du mal à conclure comme à choisir, que l'Italie mal en point m'émeut plus que la fière Russie, que la métaphysique et les rapports hommes-femmes (est-ce pareil oui ou non, nom de nom ?) m'émeuvent plus que la politique slave, finissons par une chanson à boire italienne...
A la vôtre !
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