Serge July à l'échafaud ?
Quant à Serge July... Laissons parler le maître : "A l'arrivée, un désastre général et une épidémie de populisme qui emportent tout sur leur passage, la construction européenne, l'élargissement, les élites, la régulation du libéralisme, le réformisme, l'internationalisme, même la générosité.(...) Les élites gouvernementales, les élites bruxelloises, les médias sans exception, et tous ceux qui plaidaient pour un système de décision autorisant l'émergence d'une Europe politique : ce sont des partisans de la France d'en haut, que la France d'en bas entend évidemment corriger, sinon raccourcir." Passons sur la "générosité" : cette allusion contre-révolutionnaire surgie de nulle part révèle crûment l'imaginaire qui est maintenant celui de M. July : quelque part entre Taine et Maurras !
Personne à ma connaissance, pas même moi, ne pensait sérieusement à étêter le July, mais s'il le demande... Pourquoi n'offre-t-il pas son chef comme monnaie d'échange à ceux qui ont enlevé Mme Aubenas, s'il tient tant que cela à s'en débarrasser ? - car bien sûr, cet éditorial hallucinant appelé "Chef-d'œuvre masochiste" est lui-même un aveu de masochisme, un ramassis de fantasmes et de culpabilité qui évoque plus le Journal d'une femme de chambre qu'une analyse politique. A côté de cela, le Figaro d'hier, bien que peu enchanté par le non, était d'une placidité exemplaire, voire même plutôt content : exit Chirac, vive Sarkozy, les choses sont claires, on sait pour qui rouler désormais. Quand on est juste un salaud comme M. Slama, et pas un renégat comme M. July, on a plus de repères, on panique moins à chaque coup de grisou.
Bref, il semble que si d'aventure un excité pratiquait une décollation sur Serge July, il pourrait de bonne foi plaider l'euthanasie. Mais je dois manquer de "générosité."
Libellés : Aubenas, Bunuel, Chirac, July, Maurras, Sarkozy, Slama, Taine