Sarkozy mon amour (III) : "Une légère sensation de fraîcheur sur le col."
Sarkozy mon amour, I.
Sarkozy mon amour, II.
Première partie.
Deuxième partie.
Troisième partie.
Conclusion : Fays ce que dois, advienne que pourra.
Le début de la présidence de Nicolas Sarkozy a revêtu des allures de catastrophe pour l'intéressé : escapade Bolloré « mal perçue par l'opinion », paquet-cadeau fiscal idem, Cécilia se barrant aussitôt que possible, perte de nerfs au salon de l'agriculture, apparition ridicule et disneylandienne de Carla "j'aime-les-pauvres-ma-chatte-aime-les-riches" Bruni, dégringolade dans les sondages... A l'époque, pas si lointaine, il y a quelques mois, l'hardi Pierre Larrouturou pouvait sortir un (bon) livre ainsi intitulé
sans triomphe populaire certes, mais sans déclencher l'hilarité. Dans Après la démocratie, qui a dû être rédigé à peu près au moment de la sortie du livre de P. Larrouturou, Emmanuel Todd se veut sans appel : les Français, les sondages le prouvent, rejettent massivement la politique inégalitaire de Nicolas Sarkozy, qui va à l'encontre de leurs valeurs les plus fondamentales. Ne s'offrent plus à l'intéressé, la greffe n'ayant pas prise, que les solutions (évoquées ici) d'ethnicisation de la démocratie ou de suppression progressive du suffrage universel, sauf bien sûr à ce qu'il se résolve à recourir au protectionnisme. Je ne contesterai pas que N. Sarkozy puisse recourir à l'un ou l'autre de ces trois moyens, je le contesterai d'autant moins qu'il peut même recourir aux trois ensemble : en réalité, il peut faire ce qu'il veut ou presque. Pour un homme censé être en situation d'échec, le moins que l'on puisse dire est que c'est un luxe !
C'est entre autres ce constat d'échec du constat d'échec dressé par E. Todd qui m'a mis sur la piste : Nicolas Sarkozy est plus fort que jamais. Qhod est hic et nunc demonstrandum !
(Une précaution générale : vous serez d'accord ou non avec les idées ici exprimées, mais je vous prie de garder à l'esprit qu'un tel exercice de caractérisation à chaud d'un homme et d'un régime, ne peut, sauf à prendre les dimensions d'un livre, faire à chaque ligne la différence entre ce qui est vrai en 2008, ce qui le sera sans doute en 2009, peut-être en 2011, sous réserve de ceci, de cela, etc. Je signale des éléments de ce genre de temps à autre, il serait fastidieux pour tout le monde de les rappeler en permanence.)
I. De quelques aspects de la personnalité de Nicolas Sarkozy.
On me fera peut-être remarquer que dans les livraisons immédiatement précédentes j'ai parlé du sarkozysme, et qu'aujourd'hui j'évoque Nicolas Sarkozy lui-même. C'est effectivement un des noeuds du problème - et même une des erreurs les plus fréquemment commises, entre autres par votre serviteur : trop séparer un homme banal et la situation politique dans laquelle il se trouve, et qu'il a en partie créée.
Pour nous donner un point de départ, citons Jean-Claude Michéa (La double pensée, Flammarion, 2008, pp. 181-82 ; ce livre et le livre précédent de son auteur, L'Empire du moindre mal, Climats, 2007, seront notre fil d'Ariane aujourd'hui) :
"Quant au positionnement politique d'un Nicolas Sarkozy, il ne présente aucun mystère particulier : c'est un politicien libéral - au sens où le sont également une Laurence Parisot, un Claude Bébéar, un Jacques Attali. A ce titre, la seule question qui compte réellement à ses yeux (comme aux yeux de tout actionnaire) ce n'est évidemment pas celle de la couleur de peau de la main-d'oeuvre mais bien celle de sa rentabilité économique (...). En revanche, l'état de transe profonde dans lequel la personnalité même de Nicolas Sarkozy a visiblement le don de plonger beaucoup d'esprits de gauche - et même au-delà - apparaît beaucoup plus mystérieux (si l'on veut bien écarter la thèse, par ailleurs plausible, de l'antisémitisme inconscient). De ce point de vue, la seule véritable question philosophique (qui a forcément une dimension psychanalytique) est : « De quoi le nom de Sarkozy est-il le nom ? » Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, que le petit best-seller d'Alain Badiou nous en apprenne infiniment plus sur les fantasmes personnels de son auteur (ou sur ceux de son étonnant fan-club) que sur l'objet officiel de sa passion."
Passons sur les échanges de piques entre lacaniens et post-lacaniens (Milner [1]/ Badiou / Michéa), retenons la thèse : Nicolas Sarkozy est banal, n'a aucun intérêt, ceux qui s'excitent sur lui soit tombent dans le panneau « people » qui les divertit de ses vraies réformes, de ses vrais méfaits (d'inspiration plus ou moins directement marxiste, c'est aussi le point de vue du Réseau Voltaire), soit, et ce n'est pas incompatible, le font pour des raisons à peine avouables (J.-C. Michéa évoque ici en passant la plausibilité d'un antisémitisme inconscient ; p. 207 de La double pensée il suggère que le nom de Sarkozy est utilisé par les anciens gauchistes anti-humanistes, notamment althussériens (A. Badiou au premier chef, donc), comme « un très curieux retour du refoulé » de « tous les sujets en chair et en os que l'intellectuel de gauche a impitoyablement sacrifiés sur l'autel de la Structure » - autrement dit, et si je comprends bien cette idée rapidement exprimée en note, on a tellement dans les années gauchistes oublié les « sujets en chair et en os » au profit des notions de « structure » ou de « processus sans sujet » qu'il faut ou que l'on croit devoir maintenant en remettre une couche dans le sens inverse, en faisant porter trop de choses à Nicolas Sarzkoy (ou, donc, au « nom Sarkozy »), y compris les souffrances qu'il inflige à ceux que l'on avait soi-même auparavant éliminés de toute question théorique digne d'intérêt).
Oublions A. Badiou pour l'instant - d'autant que nous n'avons jamais lu son livre sur N. Sarkozy -, et notons tout de suite que ces objections de Jean-Claude Michéa à une trop grande personnalisation du débat autour du Président lui-même, ne s'appliquent pas au livre d'Emmanuel Todd, que celui-ci les a devancées : s'il partage la thèse selon laquelle l'intéressé est une personnalité banale qui ne vaut sans doute pas l'excès de haine et de curiosité qu'il suscite, E. Todd n'en oublie pas pour autant ("Ce président est la preuve que la France est malade.") qu'il n'est tout de même pas insignifiant que ce gars, apparemment donc, si commun, soit président de la République.
Et il faut aller plus loin : non seulement il n'est pas insignifiant qu'un individu aussi tristement libéral et bourgeois que Nicolas Sarkozy soit Président, mais il est important qu'il se comporte comme il le fait en tant que Président, cela fait précisément partie du sarkozysme. Banalité, justement, ? Si l'on en reste au niveau Le point-Nouvel obs du « style Sarkozy », oui, mais pas, me semble-t-il, si l'on va plus à l'essentiel.
Reprenons en effet l'idée de J.-C. Michéa d'un Nicolas Sarkozy avant tout libéral, c'est-à-dire, c'est le sens de L'Empire du moindre mal et de La double pensée, quelqu'un qui cherche à mettre de côté les questions morales, en ce qu'elles risquent à tout instant de déboucher sur le fanatisme religieux, au profit d'une neutralité axiologique (supposée) et d'une volonté d'efficacité rationnelle. Et constatons que N. Sarkozy est aussi, voire surtout, libéral dans sa façon de faire de la politique, c'est-à-dire que, s'il a un environnement et une personnalité idéologiques (je suis d'accord avec tout le monde là-dessus, c'est une petite pute d'avocat parvenu, bourgeois, fasciné par le luxe, individualiste, darwinien, etc.), il pousse le libéralisme philosophique jusqu'à ne pas avoir de réelles convictions (au grand dam parfois de certains de ses soutiens, à l'UMP ou aux Etats-Unis), au profit d'une permanente volonté d'efficacité à court terme (qui est aussi une des clés de son incompétence notoire, laquelle fit de lui un ministre du budget qui creusa comme jamais les déficits publics, ou un ministre de l'intérieur pompier-pyromane).
Il faut ici faire un détour par la notion d'« animal politique ». L'expression a deux sens principaux :
- la définition d'Aristote de l'homme comme « animal politique », de la condition humaine comme arrachement à l'animalité par le fait de la collectivité : l'animal ou le primate vivent en hordes, l'être humain en organisations politiques (faut-il le rappeler, c'est un des acquis irréversibles de l'ethnologie que d'avoir montré que les organisations tribales les plus primaires d'apparence étaient déjà de véritables organisations politiques, ce dont les Sauvages furent toujours parfaitement conscients) ;
- le cliché du bon politicien comme « animal politique », instinctivement doué pour les jeux de partis, d'alliances, de trahison, sans grand scrupule ni morale - comme l'animal.
Nicolas Sarkozy est de toute évidence un extraordinaire « animal politique » dans le second sens de l'expression (demandez à J. Chirac, D. de Villepin,, J.-M. Le Pen, les socialistes, etc., ce qu'ils en pensent) : son originalité je crois est justement de chercher à remplacer, pour lui-même et pour les autres, le premier sens par le deuxième. Il a en effet poussé cette « animalité », sinon plus loin que tout autre (il n'est pas le plus « méchant », le plus « cruel » des politiciens, quelle que soit la réalité de son sadisme vis-à-vis de certains de ses adversaires), du moins dans une direction qui lui est particulière.
Retournons nous une nouvelle fois vers la thèse de base des deux derniers livres de Jean-Claude Michéa, le libéralisme comme, fondamentalement, une volonté (illusoire) de neutralité par rapport à la morale, appliquons-lui la thèse aristotélicienne de l'humanité comme politique, et donc comme morale, par essence, enchaînons, avec J.-C. Michéa toujours, sinon dans les termes, du moins dans l'esprit, sur l'idée que le libéralisme poussé jusqu'à un certain point est un retour à l'animalité - quand le seul principe de base que l'on accepte (car il en faut un), l'intérêt bien compris des agents, finit par se convaincre avec l'instinct, avec l'animalité donc -, et nous ne pouvons que constater que Nicolas Sarkozy, placé là où est il et avec le pouvoir dont il dispose, n'est pas qu'un banal « politicien libéral » : en lui se confondent l'instinct de la bête politique sans morale aucune et la volonté et la capacité de tout sacrifier à son intérêt personnel à court terme. Sa manière de faire de la politique, de gérer sa propre existence, ce qu'il aimerait, c'est très important, que nous fassions de nos existences à nous, tout cela est équivalent, et fournit une définition du sarkozysme et de Nicolas Sarkozy comme une animalité en acte, perpétuellement revendiquée et se voulant exemplaire.
(Toujours dans une perspective proche des thèses de Jean-Claude Michéa, on peut ainsi comprendre à la fois pourquoi Nicolas Sarkozy est, d'un point de vue idéologique, proche des enculistes classiques, virtualistes américains, sionistes, médéfiens, etc., et pourquoi, par enculisme justement, il peut très bien les laisser tomber, ou les vexer, ou les provoquer, s'il estime que c'est son intérêt de le faire. (C'est un peu du David Maddox : qu'est-ce qui, finalement, empêche un juif enculiste d'enculer un autre juif, enculiste ou non ? Rien. Pourquoi alors se priver ?) Ce qui ne veut pas dire que les amitiés, les soutiens financiers et politiques, les différences entre alliances de longue date et rencontres récentes ne pèseront pas en cas de crise grave.)
Disons à peu près la même chose autrement : si l'Humanité est une cérémonie, si ce qui différencie l'homme de la bête est le sens de la cérémonie, il est clair, il est patent, il est évident que Nicolas Sarkozy n'est pas humain, est pré-humain (animal), ou, si l'on veut, post-humain (« homme nouveau », homo liberalis) : qu'il n'ait guère de morale est une chose, qu'il n'ait aucun sens de la tradition (innombrables témoignages, venus de toutes les professions...) et de la cérémonie en est une autre (J. P. Voyer : "cet homme qui chie sur tous les rituels..., qui insulte comme il respire...", qui ose, ou plutôt "n’ose pas, « il » ignore la bienséance. « Il » ose comme d’autres pètent" : il ose comme il respire [2]). Ce n'est pas céder à l'hyperbole ou à une fascination louche à relents antisémites (où l'on retrouverait le thème du sous-homme) que de l'écrire : le Président de la République française, dans la manière dont sous nos yeux il se comporte en tant qu'individu et en tant qu'homme politique, est à peine un être humain, il est plus proche de l'animalité que de l'humanité, il est infra-humain, il est humain au niveau le plus bas de l'humanité - et il se veut comme tel ! Si l'imbécile est l'homme qui à un moment donné a décidé de s'arrêter de réfléchir, Nicolas Sarkozy est celui (il n'est pas le seul, mais il est notre président, et à ce titre il devrait être le garant d'une certaine idée de notre identité, avec toutes les cérémonies et traditions que cela implique) qui à un moment donné a décidé de s'arrêter d'être humain (si ce n'est, ô merveille, par intérêt...). En soi-même, c'est déjà un exploit, certes trop commun par les temps qui courent. A la fonction que Nicolas Sarkozy occupe, c'est une forme de génie - ce qui est bien le comble pour un animal ! Et l'on dira qu'il n'est pas fascinant...
Donc, oui, il est banal, oui, il n'a rien d'admirable, oui, il ne représente pas que lui-même, oui son côté « people » est un miroir aux alouettes, mais oui aussi il est fascinant, parce que la forme particulière que prend chez lui son instinct politique et, je ne dirais pas le noyau minimal idéologique qui est le sien, mais les quelques principes très généraux qu'il peut avoir en tête pour diriger son action, sont en totale adéquation avec la situation qui est la sienne, celle d'un président à la tête d'un pays dont tous les partis politiques, sauf celui qu'il dirige, sont en ruine.
(Son côté « people » est un paravent et une composante importante du sarkozysme, il en joue certes, mais c'est aussi par nature - et pour que dans la mesure de nos moyens nous l'imitions - qu'il s'exhibe (et là, pour le coup, c'est très humain : la lutte pour la reconnaissance. Disons que chez lui c'est intermédiaire entre l'animalité et l'humanité : c'est infantile). Il faut garder toutes ces dimensions en tête en même temps pour bien comprendre ce qui se passe.)
Donc, oui, si on reste aux apparences, on peut céder à une fascination malsaine, pleine de « refoulé », de « fantasmes », voire même d'une forme d'« antisémitisme inconscient », et ne pas voir ce qui se trame derrière ; mais si on en reste à la banalité de l'homme, on passe à côté de son incroyable pouvoir actuel.
II. De quelques aspects du sarkozysme.
Il n'est pas aimé, dira-t-on, et je l'ai moi-même souvent écrit. Mais justement, c'est là la deuxième erreur de l'ensemble des analystes, y compris donc bibi, et c'est ce qu'après la lecture de E. Todd celle de Berdiaev m'a fait comprendre : non seulement N. Sarkozy n'a pas besoin d'être aimé (sinon du fait de son narcissisme personnel, ce qui n'est pas négligeable, mais que Carla lui digère périodiquement le chibre semble pour l'heure lui suffire), mais le sarkozysme n'a pas besoin que N. Sarkozy soit aimé pour fonctionner - au contraire.
Nous l'avons implicitement déjà démontré : l'amour étant un sentiment élevé (je soupçonne N. Sarkozy, qui clame son admiration pour le Voyage au bout de la nuit, d'être exagérément sensible à la définition de l'amour comme « l'infini à la portée des caniches » - formule drôle mais qui n'est pas le plus grand legs de Céline à la postérité), si notre président se situe fondamentalement au niveau le plus bas de l'humanité, il ne va pas spontanément susciter un sentiment qui peut, que l'on se situe d'ailleurs dans le cadre de l'amitié ou de l'amour, prendre des visages admirables.
Mais on peut le démontrer aussi, de manière moins compassée, en oubliant ce qui précède, et en appliquant au sarkozysme la démonstration que fait Berdiaev sur le bolchevisme : celui-ci s'est imposé contre les mencheviks parce qu'il collait mieux aux aspects autoritaires traditionnels de la politique russe, Nicolas Sarkozy s'est imposé (c'est me semble-t-il le point commun entre les thèses d'Alain Badiou et d'Emmanuel Todd) en jouant sur les sentiments les plus bas des Français, lesquels il faut l'avouer n'en manquent pas - la peur au premier chef, la peur de soi, des autres, des étrangers, du vieillissement, etc. Tout cela est connu et archi-connu, il faut simplement souligner : d'une part, donc, la symbiose entre ce qu'est Nicolas Sarkozy et les ressorts émotionnels et psychologiques sur lesquels il joue (là encore, et sans forcer le trait, on rappellera que l'hospitalité - et ses lois - est une des composantes fondamentales de la condition humaine en tant que codification du rapport à l'autre / à l'inconnu, et que donc n'envisager l'étranger que du point de vue de soi-même, sans chercher jamais à se mettre un peu à la place de celui-ci, n'est pas d'un comportement très élevé moralement (humainement) [3]), d'autre part, la coïncidence entre ces « valeurs » et, pour parler comme E. Todd, l'état d'atomisation actuel de la société française, la dissolution des vieilles solidarités, la division des Français les uns contre les autres, le règne effectif et prôné par le pouvoir (mais heureusement pas complet) du chacun pour soi. De ce point de vue, Emmanuel Todd fournit lui-même, lorsqu'il insiste sur cette atomisation de la société, les armes pour le contredire sur le constat d'échec qu'il dresse à l'endroit de Nicolas Sarkozy : dans une société mieux organisée et pleine de contre-pouvoirs déterminés, peut-être que oui, les ratés des premiers mois du règne du Président lui auraient été fatals (qu'il s'agisse de mettre fin prématurément à son quinquennat, comme l'aurait souhaité P. Larrouturou, ou de simplement le marginaliser par rapport à l'évolution réelle du pays, comme un vulgaire Chirac post-dissolution de l'Assemblée nationale), mais dans l'état actuel de la société française N. Sarkozy s'est vite remis de ces impairs.
Ajoutons encore un élément important : les Français préfèrent ne pas aimer Nicolas Sarkozy. Par une forme de cohérence autant que de masochisme : le pays ne va pas très bien, les Français ne sont pas brillants et ne s'aiment pas beaucoup (dans les deux sens de l'expression : ils n'aiment pas ce qu'ils sont, ils ne s'aiment pas les uns les autres), autant donc avoir un président à l'unisson, une canaille sans intérêt - à qui l'on reconnaît, c'est bien le moins, un dynamisme supérieur à la moyenne. On retrouve E. Todd et l'idée de Nicolas Sarkozy comme « triomphe bouffon de l'égalitarisme français » : dans le climat actuel, tout le monde est finalement content de ne pas avoir plus de raison d'être content du Président que de soi-même et de ses compatriotes. Si le Président était digne d'admiration, cela finirait, à un moment où un autre, par nous renvoyer à nos insuffisances propres. Là, c'est la grisaille, l'indifférenciation, l'illusion que rien d'autre n'est possible que la médiocrité actuelle. Tous dans la même galère. Le « chef » ne se distingue finalement des autres que par son activité, qui montre au moins - qui ne montre peut-être que ça - qu'il a envie d'être là, et il est assez sain, surtout par rapport aux socialistes, qui depuis des années (à l'exception de S. Royal, dont la relative popularité ne tombe tout de même pas du ciel) montrent le contraire, montrent qu'ils ne veulent aucune vraie responsabilité, il est assez sain qu'on reconnaisse à celui qui veut s'y coller le droit de le faire - "Foutu rôle d'ailleurs", comme disait Baudelaire, qu'il semble difficile ici de ne pas citer de nouveau :
"En somme, devant l'histoire et devant le peuple français, la grande gloire de Napoléon III aura été de prouver que le premier venu [« triomphe bouffon de l'égalitarisme... »] peut, en s'emparant du télégraphe et de l'Imprimerie nationale, gouverner une grande nation.
Imbéciles sont ceux qui croient que de pareilles choses peuvent s'accomplir sans la permission du peuple, - et ceux qui croient que la gloire ne peut être appuyée que sur la vertu.
Les dictateurs sont les domestiques du peuple, - rien de plus, - un foutu rôle d'ailleurs, - et la gloire est le résultat de l'adaptation d'un esprit avec la sottise nationale."
Signalons rapidement que ceci se rapproche d'une phrase de Berdiaev que sans lui attribuer nommément j'avais utilisée récemment comme titre d'un texte relatif à Après la démocratie ("Le pouvoir, par sa nature même, n'est pas démocratique, mais il doit être populaire."), constatons qu'avec Napoléon III nous revenons à deux questions : la nature du sarkozysme et sa possible longévité, que nous sommes maintenant mieux armés pour affronter.
III. De quelques aspects de la révolution sarkozyenne.
Révolution, j'ai parlé de révolution, et je dois avouer que lorsque j'ai ouvert mon dictionnaire, j'ai été quelques secondes décontenancé en découvrant qu'aucun des sens du Larousse (éd. 2005) ne correspondait à ce que j'avais en tête. C'est qu'il s'agit d'une révolution un peu spéciale : le sarkozysme est la révolution adaptée à notre temps pleutre, anti-héroïque, démocratique (au moins dans certains sens du terme), communautariste, légaliste, prodédurier, etc. - en un mot : le sarkozysme est la révolution possible dans un monde murayen, le sarkozysme est la révolution d'« Après l'histoire » [4].
Nicolas Sarkozy a été élu on ne peut plus légalement, et il règne, pour l'instant, sans grande violence. Comprenons-nous : outre que notre président, avec le parcours qu'il a eu, a forcément non seulement acheté, mais aussi intimidé pas mal de monde, la situation en France est violente, et elle pourrait le devenir bien plus très rapidement.
Mais, sauf exception inconnue du grand public, N. Sarkozy n'a pas besoin de faire tuer ou d'envoyer ses ennemis en prison, quelques bons messages adressés à certains d'entre eux (Dominique de Villepin, Julien Dray (bien fait, salope !!), ou, d'une autre manière, Rama Yade...) suffisant à se faire comprendre par la grande majorité d'entre eux.
La révolution sarkozyenne, c'est un peu l'idée de Jean-Pierre Voyer et de Warren Buffet : la lutte de classes continue, mais il n'y a plus que les riches qui la font, ils sont les seuls à ne pas être résignés. Nicolas Sarkozy n'est pas résigné, on ne peut pas dire, il profite de la résignation des Français pour faire ce qu'il veut (tout en respectant pour l'instant les formes légales du pouvoir républicain ; en changeant le droit en permanence, certes, mais ce n'est pas tout à fait rien).
Mais pour que cette révolution fonctionne, et pour qu'elle dure, il faut tout de même deux conditions :
- il faut qu'elle soit à peu près vide de contenu. Ici encore, comprenons-nous bien : si l'on envisage dans leur ensemble les réformes entreprises par notre Président, leur orientation enculiste-libérale-droitière ne fait guère de doute. Mais, c'est la leçon comprise par Nicolas Sarkozy de ses premiers mois de pouvoir, quand vraiment il avait trop montré qui étaient ses vrais amis, il s'agit maintenant de ne plus, officiellement, que brasser du vent, sans rien promettre d'effectif ou de trop contraignant. Bien sûr, il y a dix coups à droite pour un coup vaguement à gauche, mais comme ce dernier coup surprend à chaque fois et qu'on en parle parfois plus que des dix autres réunis, les frontières sont brouillées en permanence. Ce n'était pas vrai au début, ce ne l'est peut-être pas pour toujours, mais en ce moment le régime sarkozyste est un régime presque sans idéologie - ce qui est une nouvelle application extrême du libéralisme selon J.-C. Michéa [5].
(On remarquera que deux des personnalités politiques marquantes de l'année écoulée, S. Royal et B. Obama, partagent avec notre héros, d'une part ce dynamisme exhibitionniste, d'autre part ce flou idéologique. C'est me semble-t-il un élément supplémentaire de preuve de cette adéquation du sarkozysme à notre temps.)
- la deuxième condition est liée à la première : il faut que Nicolas Sarkozy ait toujours un coup d'avance sur tout le monde. La société française est atomisée certes, les Français sont résignés et divisés certes, mais ils ne sont tout de même pas complètement cons : que Nicolas Sarkozy stoppe trop longtemps son numéro d'équilibriste, qu'il rejoigne trop son camp d'origine, et des blocs plus efficaces se reformeront nécessairement contre lui. Sa force étant qu'il a la main, ou, comme on dit en football, qu'il « a son destin entre les pieds » (pour ce qui le concerne, entre les talonnettes) : tant qu'il dicte le rythme, et sous réserve bien entendu qu'il ne commette pas trop d'erreurs grossières, il ne peut être rattrapé. Le sarkozysme, une dictature ? "Pouvoir absolu exercé par une personne", dit Larousse. Ce pouvoir n'est pas absolu, dira-t-on. Nous répondrons, quitte à jouer du paradoxe : ce pouvoir est déjà absolu, et restera absolu tant que Nicolas Sarkozy n'en abusera pas trop - car il en abuse bien sûr tous les jours, c'est le fait du prince en permanence, et c'est la mithridatisation progressive et généralisée du pays, on s'y habitue petit à petit. Mais tant que, tel un dirigeant israélien avisé, il grignote du territoire un peu plus chaque jour sans trop se faire remarquer...
Un raisonnement d'esprit durkheimien le démontrerait tout autant : pour prouver le pouvoir de la société, Durkheim rappelle qu'il suffit de chercher à s'opposer à ce pouvoir que certains jugent fictif, pour constater qu'il existe bel et bien. Ce qu'il reste des adversaires de Nicolas Sarkozy suffit à montrer l'étendue de son pouvoir - qui, ceci dit, ne m'empêche aucunement, pour l'heure, d'écrire publiquement tout le mal que je peux penser de lui (et que je pense de plus en plus chaque jour qu'hélas Dieu fait).
Dictature ou pas - laissons, malgré le dictionnaire, le terme de côté s'il doit provoquer de mauvaises querelles -, il faut comprendre le sarkozysme : c'est une éponge, qui se nourrit du suc de ce qu'elle nettoie, que l'on ne peut couper en morceaux et encore moins briser, une substance molle, étouffante - et bien sûr, répugnante, malodorante, dégueulasse.
Et en tout cas, une belle construction politico-idéologique. Libéral jusqu'au bout du gland, « gaulliste » (le coup d'Etat permanent) et trotskyste (la révolution permanente) - vraiment un soixante-huitard, donc : notre président est un sacré cocktail.
IV et conclusion. De quelques aspects du futur.
Parti pour durer, Nicolas Sarkozy ? La façon dont il a géré la crise économique l'a pour l'instant servi. Exercer la présidence de l'Union européenne lui a permis de brouiller les pistes idéologiques (je vous renvoie à ce propos aux analyses [ajouts et modifications le 04.01.09 :] assez virtuoses et dans l'ensemble élogieuses, de M. Defensa, où l'on constate une fois de plus que si les convictions du Président sont floues, son talent politique est clair - où l'on constate aussi, pour une fois, que son bilan est, ici, plutôt positif [fin du passage modifié]) ; le blanc-seing que lui donne plus ou moins l'opinion publique pour remplir son « foutu rôle » n'a pas de raison d'être annulé si le « rôle » devient de plus en plus « foutu », comprenez ingrat. Ceci sans oublier qu'en 2012 il a peu de chances de trouver en face de lui un adversaire vraiment dangereux. Last but not least, l'état d'atomisation de la société française ne favorise pas les mouvements collectifs crédibles, même hors partis et syndicats traditionnels.
C'est pourtant ce dernier point qui amène à nuancer tout le paragraphe précédent. Je pourrais le formuler de façons diverses, utilisons la description de l'Ancien Régime en 1789 par Taine, telle que j'ai fini de la lire après la rédaction du premier de cette série de textes consacrés à Nicolas Sarkozy. J'y utilisais, ignorant donc que j'allais la retrouver chez Taine, l'expression « diviser pour régner », et l'on sait que, dressant les socialistes les uns contre les autres, les communautarismes les uns contre les autres, les Français les uns contre les autres (ici, c'est à Alain Soral que je vous renverrai), N. Sarkozy utilise à qui mieux mieux cette technique, ceci après des lustres de divisions des travailleurs les uns contre les autres par un patronat en ce domaine jamais avare d'idées ni d'initiatives (la moindre caissière sait ça mieux que n'importe quel sociologue ou « politologue », ne parlons pas des journaputes, même si, semble-t-il, ils commencent à comprendre...).
Le problème, c'est que cette médaille a son revers. Taine l'écrira mieux que nous :
"Dans ces vingt-six millions d'hommes dispersés, chacun est seul. Depuis longtemps, et par un travail insensible, l'administration de Richelieu et de Louis XIV a détruit les groupes naturels qui, après un effondrement soudain, se reforment d'eux-mêmes. (...) Le bas clergé est hostile aux prélats, les gentilhommes de province à la noblesse de cour, le vassal au seigneur, le paysan au citadin, la population urbaine à l'oligarchie municipale, la corporation à la corporation, la paroisse à la paroisse, le voisin au voisin. Tous sont séparés par leurs privilèges, par leurs jalousie, par la conscience qu'ils ont [ou croient avoir] d'être chargés ou frustrés au profit d'autrui. (...) « La nation, disait tristement Turgot, est une société composée de différents ordres mal unis, et d'un peuple dont les membres n'ont entre eux que très peu de liens, et où, par conséquent, personne n'est occupé que de son intérêt particulier. Nulle part il n'y a d'intérêt commun visible. [souligné par Turgot ou Taine]. (...) » Depuis cent cinquante ans, le pouvoir central a divisé pour régner. Il a tenu les hommes séparés, il les a empêchés de se concerter, il a si bien fait, qu'ils ne se connaissent plus, que chaque classe ignore l'autre classe, que chacune se fait de l'autre un portrait chimérique, chacune teignant l'autre des couleurs de son imagination, l'une composant une idylle, l'autre se forgeant un mélodrame, l'une imaginant les paysans comme des bergers sensibles, l'autre persuadée que les nobles sont d'affreux tyrans. - Par cette méconnaissance mutuelle et par cet isolement séculaire, les Français ont perdu l'habitude, l'art et la faculté d'agir ensemble. Ils ne sont plus capables d'entente spontanée et d'action collective. Au moment du danger, personne n'ose compter sur ses voisins ou sur ses pareils. (...) La débandade est complète et sans remède. L'utopie des théoriciens s'est accomplie, l'état sauvage a recommencé. Il n'y a plus que des individus juxtaposés ; chaque homme retombe dans sa faiblesse originelle [le voilà, le vrai but du libéralisme, et donc du sarkozysme, en tout cas si l'on suit Hegel et J.-P. Voyer et l'idée que « la raison d'être, c'est le résultat »], et ses biens, sa vie sont à la merci de la première bande qui saura se former. (...) - C'est à cela qu'aboutit la centralisation monarchique. Elle a ôté aux groupes leur consistance et à l'individu son ressort. Reste une poussière humaine qui tourbillonne et qui, avec une force irrésistible, roulera tout entière en une seule masse, sous l'effort aveugle du vent." (L'Ancien Régime, Livre cinquième, Ch. IV, II, pp. 291-292 de l'édition « Bouquins »)
Il faudrait être précis, voir ce qui a changé depuis 1789 - notamment au niveau de la violence de groupe : il y a des gens violents en France, notamment certes des petits jeunes de banlieue, des petits Demange, des petits Balkany, mais le niveau global de violence n'a rien de comparable avec 1789 - nous ne ferons pas ce travail, c'est la similitude d'ensemble des deux situations qui importe. Et cette similitude, fondamentalement, est simple : à partir d'un certain degré d'absolutisme, et quelle que soit par ailleurs la force de l'appareil administratif (y compris policier), il n'y a plus que deux forces en présence dans le pays : le roi, et le peuple. Et à ce moment, il est trop tard.
Benito, c'est le deuxième à partir de la gauche...
Il est bien évident que ces dernières formulations sont excessives, mais il est tout aussi évident que, de même que la centralisation absolutiste a détruit la pyramide du féodalisme, de même, à partir des années 1970, on a détruit les solidarités qui s'étaient (re)construites, vaille que vaille, depuis le milieu du XIXe siècle, que la IIIe République avait entérinées, la IVe et la Ve (en son début), programme du CNR à l'appui, renforcées.
Finissons-en donc avec ce texte comme avec ces propos de « bonne aventure ». Le sarkozysme est une pratique de l'instabilité, qui, in fine, finira, notamment si la crise perdure au-delà de ce qui est admissible par nos contemporains, par se détruire elle-même (sauf si elle prend un « virage libéral » tel que celui qui, l'histoire se mord la queue, vit Napoléon III, encore lui, autoriser le droit de grève - mais elle n'en prend vraiment pas le chemin - dans une dizaine d'années, peut-être ?). C'est à ce moment, et me semble-t-il pas avant, que les organisations politiques encore existantes, pourront, pour le meilleur ou pour le pire, c'est une autre histoire, jouer un rôle - à côté, comme il semble vraisemblable, de nouvelles associations - qui seront aussi, disons-le dès aujourd'hui avant de le démontrer une autre fois, celles qui permettront, un jour, de sortir de la crise. (Mes chers frères, je peux vous l'annoncer dès aujourd'hui : ce n'est peut-être pas en même temps, mais c'est de la même manière, que nous nous débarrasserons du sarkozysme et de la crise - sauf apocalypse !)
Ce jour peut venir dans quelques mois, dans quelques années, il n'y a rien de pusillanime à constater à quel point on est là dans l'incertitude. Tout ce que l'on peut imaginer c'est que le jour où il viendra, les choses iront vite - les rancunes personnelles que Nicolas Sarkozy suscite au jour le jour chez ceux qu'il rencontre n'allant certes pas alors l'aider.
De la poussière à la poussière...
D'ici là, avouons-le, à part se moquer de temps à autre de l'intéressé, de son narcissisme, de son intelligence à courte vue, de son incapacité à s'exprimer avec quelque recherche, du con exagérément dilaté de sa femme, etc, à part, aussi, tout de même, observer si de nouveaux acteurs, moins marqués par l'Ancien Régime et encore hors de portée des griffes du sarkozysme, peuvent surgir... - d'ici là, il n'y a pas grand-chose à faire.
Sinon vous présenter nos meilleurs voeux pour l'année de crise à venir !
Le jeune Buster était déjà mélancolique, le vieux Keaton n'est pas gai non plus. Qu'il se console, les politiciens, les dictateurs ne pèsent pas beaucoup par rapport à l'éternité...
[1]
Rappelons en effet que toute cette histoire - assez obscure pour moi je l'avoue - de « nom » vient de l'utilisation de ce concept lacanien par Jean-Claude Milner dans Les penchants criminels de l'Europe démocratique (Verdier, 2003), ouvrage admiré par Jean-Claude Michéa, mais qui valut à son auteur les répliques de deux lacaniens ou anciens lacaniens, Jacques Rancière (La haine de la démocratie, La Fabrique, 2005), et, donc, Alain Badiou (Portées du mot "Juif", Léo Scheer, 2005). J'ai lu le livre de J.-C. Milner il y a quelques années, et ne l'avais pas du tout aimé. Il me semble en tout cas que Lacan a bon dos dans l'histoire, et qu'il s'agit principalement de querelles sionistes / antisionistes (j'ai déjà évoqué cette hypothèse).
[2]
De ce point de vue, Nicolas Sarkozy est indéniablement plus subversif que tous les "Comités invisibles" du monde (Subversion : "Action visant à saper les valeurs et les institutions établies", dixit Larousse).
[3]
Ces remarques ne préjugent d'aucune prise de position sur des questions comme l'« immigration » ou les « sans-papiers » (je n'en parle d'ailleurs à peu près jamais). Il n'y a rien d'impossible, d'un strict point de vue logique, à vouloir fermer les frontières parce que l'on estime que de nouveaux immigrés ne pourraient être heureux chez nous. Mais on peut regretter que Nicolas Sarkozy ne se mette à la place des autres, en l'occurrence, donc, des immigrés, que lorsqu'il s'agit d'essayer de faire passer une mesure aussi contestable que celle des tests ADN.
[4]
Cela fait un certain temps que je n'ai pas cité Philippe Muray. Rappelons pour faire vite que quelque part dans le dernier tome de ses Exorcismes Muray confessait que son thème de « la fin de l'Histoire » était une hypothèse impossible à prouver totalement, mais que tout se passait comme si, pour l'instant et pour une durée indéterminée, l'Histoire s'était arrêtée. C'est dans cette acception « minimaliste » que nous reprenons ce thème aujourd'hui.
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J'en reviens toujours à cette idée de M. Maso, selon laquelle « le libéralisme n'est pas une idéologie », alors que non seulement il est une idéologie, mais, tel la vulgate marxiste, une idéologie hypocrite, qui nie son caractère idéologique. A la lecture des livres de Jean-Claude Michéa on comprend à quel point cette erreur, ou cette prétention, remonte aux premiers pas du libéralisme. Mais soyons beaux joueurs envers M. Maso, alias Pierre Cormary, et puisque celui-ci, le cerveau à peu près dans le même état que celui de Jack Nicholson dans Shining, se proclame encore sarkozyste, admettons de notre côté que Nicolas Sarkozy, lui, est cormaryste, cormaryen, ou libéral tendance Cormary !
Et puisque nous évoquons M. Maso, il faut bien avouer qu'il n'est pas, dans notre optique, indifférent que l'auteur du seul texte que je connaisse (qui ne soit pas écrit par un demeuré) où il soit fait une déclaration d'amour à Nicolas Sarkozy (Pour Sarkozy, avec ferveur), soit l'oeuvre d'un masochiste revendiqué. Mais je dois surinterpréter...
Libellés : 9/11 financier, Badiou, Baudelaire, Berdiaev, Cécilia, Céline, Cormary, Durkheim, Enculisme, Larrouturou, Michéa, Milner, Muray, Royal, Sarkozy, Soral, Taine, Todd, Un ami, Voyer